"La construction d’un parcours d’intégration est un travail d’équipe"

Publié le 25 avril 2024

  • Envoyer a un ami
  • facebook twitter
Alison Cassar, responsable "hygiène-sécurité-environnement" (HSE) et ergonome chez CAMBOUR, une manufacture de Joaillerie dont un des ateliers est à Saint-Amand-Montrond (Cher), présente la genèse et les spécificités de la politique d'accueil et d'intégration des nouveaux embauchés mise en place par sa société.

Présentez-nous votre entreprise, son activité, son personnel ?
Alison Cassar : La société CAMBOUR est une manufacture de Joaillerie composée de 5 ateliers, dont le plus grand est situé dans le Cher (18). Ce dernier comprend 120 collaborateurs.
Notre savoir-faire s’étend de la fonte de métaux précieux à la bijouterie, en passant par la gravure, le polissage ou encore le sertissage.

Pourquoi avoir pris en compte la prévention ?
AC : La prévention fait partie des valeurs de notre entreprise. Elle a été intégrée il y a plusieurs années, mais les sujets se sont densifiés depuis 4 ans environ. En effet, l’atelier a accéléré son développement avec notamment le recrutement de jeunes diplômés ainsi que des « profils matures » d’un point de vue du travail mais éloignés de notre secteur d’activité. Cela nous a amené à, rapidement, nous poser la question de l’intégration.
En pratique, tout d’abord, notre entreprise s’est fait accompagner par le service de prévention et de santé au travail (APST18) dans le cadre de la mise à jour de notre DUERP (soit dit en passant, qui est un vrai outil de prévention), en formant un relais de prévention au sein de notre effectif, en sensibilisant l’ensemble de notre personnel aux risques chimiques ou encore, en nous accompagnant dans l’évaluation du bruit, etc…
Progressivement, la direction s’est posée la question d‘intégrer en interne, une personne en charge de tous ces sujets de sécurité et de prévention. Le recrutement d’une responsable HSE et ergonome interne a eu lieu ce qui a permis à l’atelier de renforcer et suivre ses actions en matière de prévention et notamment en mettant en place diverses études de postes, en initiant des formations sécurité ou encore en déployant et ensystématisant le port des équipements de protection individuels (EPI) pour certaines tâches et opérations.
Notre atelier ne fait pas la chasse au zéro AT car le risque est la sous-déclaration des AT. Au contraire, nous travaillons sur l’analyse des accidents dans le but de comprendre et d’agir afin que de tels évènements indésirables ne se reproduisent plus.

Quelles sont les mesures et outils mis en place pour accueillir des nouveaux arrivants et permettre leur intégration en sécurité ?
AC :
La construction d’un parcours d’intégration est un travail sur le long terme qui englobe à la fois des sujets de sécurité, de sureté mais également des sujets plutôt RH ou d’autres purement métiers. Ainsi c’est un vrai travail d’équipe avec beaucoup d’acteurs de l’entreprise.
La définition de notre parcours d’intégration n’est pas figée, il nécessite beaucoup d’itérations et d’adaptations. En effet, nous basons nos réflexions sur une logique essai-erreur, c’est la raison pour laquelle notre parcours est en continuelle amélioration.
Aujourd’hui, du fait de l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de l’expansion de notre secteur d’activité, nous souhaitons intégrer la prévention à notre démarche d’amélioration continue. En effet, nous souhaitons engager une réflexion sur la réalité augmentée ; c’est-à-dire, comment l’intégrer à notre parcours d’intégration afin de rendre « palpable » les situations à risques.

S’il y avait un message clé que vous souhaiteriez faire passer, aux autres acteurs de l’entreprise, lequel serait-il ?
AC : Notre message clef serait le suivant : « Prendre soin de soi c’est aussi prendre soin des autres ; la conscience collective au cœur de la prévention ».