Aider l’entreprise à améliorer ses relations sociales

Publié le 29 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 1er décembre 2017

  • Envoyer a un ami
  • facebook twitter
Quatre agents de l’inspection du travail et un chargé de mission de l’ARACT [1] viennent d’être formés au dispositif « Appui aux relations sociales » (ARESO). Cette méthode, éprouvée depuis 20 ans par le réseau ANACT/ARACT et le ministère du travail, permet à des binômes d’intervenants d’aider tous les acteurs d’une entreprises [2] à renouer le dialogue, à l’enrichir, voire à prévenir d’éventuels conflits.

La qualité du dialogue social a un impact réel sur la performance économique d’une entreprise. Or, en France, trop d’entreprises semblent encore l’ignorer comme le montre une étude de la Fondation de Dublin [3] qui place la France à la traine des pays européens pour la qualité de son dialogue social.
Le dispositif ARESO s’adresse aux entreprises dotées d’une représentation du personnel et souhaitant améliorer l’efficience de leurs relations sociales. Il peut être activé lorsque la direction d’une entreprise fait le constat d’un blocage du dialogue avec ses représentants du personnel ou de l’existence de relations de travail difficiles entre cadres et salariés ou entre groupes de salariés.

Faciliter le dialogue par la médiation

En fait, un dialogue social efficace nécessite que toutes les parties prenantes s’engagent dans une relation basée à minima sur l’écoute et la reconnaissance mutuelle. Si ce n’est pas le cas, l’intervention d’un tiers peut être utile pour assurer une médiation afin que les parties acceptent de confronter leurs points de vue pour in fine s’entendre sur les changements à mettre en œuvre.
C’est l’objectif de l’accompagnement proposé par le dispositif ARESO qui s’appuie sur des binômes d’intervenants issus du réseau ANACT-ARACT, de l’inspection du travail et d’une liste de consultants référencés. Tous ont reçu la même formation spécifique à l’appui aux relations sociales (module initial de 5 jours) et participent à des rencontres annuelles d’échange de pratiques. Ils fondent leur action sur une méthodologie commune et un code de déontologie.

Parvenir à un terrain d’entente

Leur intervention ne débute qu’après accord préalable des parties (direction et IRP) qui définissent leurs objectifs dans un document commun. « Si les parties ne respectent pas leur engagement, nous avons la possibilité de mettre un terme immédiat à notre intervention » précise Pascale Rodrigo, directrice de l’unité départementale du Loiret de la Direccte et référente ARESO. « En effet les intervenants sont garants de la bonne mise en œuvre du processus de médiation prescrit par le dispositif ». A ce titre, leur rôle n’est pas de prendre position sur le fond des débats mais bien d’animer les temps d’échanges prévus afin de parvenir à un terrain d’entente commun.

Un accompagnement sur-mesure

L’accompagnement opéré par les intervenants est adapté à la problématique de chaque entreprise, mais se traduit généralement par :
  Un séminaire de 3 jours alternant échanges collectifs (plénière) et des ateliers par catégories d’interlocuteurs. Il est demandé aux participants de réfléchir à la situation qu’ils souhaiteraient voir à l’avenir, à leur vécu quotidien au travail et l’élaboration de pistes d’actions à engager.
  Des groupes d’échange « appui aux relations du travail » par type d’acteurs (salariés et/ou encadrants) planifiés sur une durée de 2 à 3 mois selon une méthodologie similaire à celle du séminaire.

Une méthode adaptée à toutes les entreprises

Le dispositif s’adresse à tout type d’entreprises, quel que soit son secteur et sa taille. Un EHPAD de 23 salariés [4], piloté par une direction partagé sur 3 établissements, en a ainsi bénéficié pour tenter de ressouder des salariés démotivés, se sentant abandonnés et inquiets sur l’avenir de leur structure.
La méthode ARESO a de même été sollicitée par une société de transports urbains de 230 salariés. Elle a permis à l’entreprise de sortir d’un climat tendu, émaillé de grèves et d’incidents violents et d’aboutir à la signature d’un accord dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire.

Pierre DUSSIN

En savoir plus :

Contacts des référentes régionales "ARESO" :

 * Isabelle Freundlieb : 02 38 42 20 64 – email : i.freundlieb@anact.fr
 * Pascale Rodrigo : 02 38 78 98 25 – email : centre-ut45.direction@direccte.gouv.fr

Notes

[1Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail

[2direction, cadres, salariés, représentants du personnel

[3Agnes Akkerman, Roderick Sluiter and Giedo Jansen, « Third European Company Survey – Direct and indirect employee participation

[4Exemple publié sur le site de l’Anact

Articles du même thème :