Punaises de lit : les services de l’Etat mobilisés pour bannir des insecticides interdits

Publié le 6 décembre 2023

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De janvier 2018 à juin 2023, l’Anses [1] et les Centres antipoison ont recensé au plan national 163 cas d’intoxications en lien avec le produit SNIPER 1000 EC DDVP contenant du dichlorvos, un insecticide interdit en France. Dans un contexte d’augmentation des intoxications et de forte médiatisation des infestations par des punaises de lit, des contrôles ont été menés en région Centre-Val de Loire pour identifier les éventuels circuits d’approvisionnement et, le cas échéant, saisir les produits interdits.

Un produit toxique, interdit depuis 2013

Le dichlorvos, substance active du SNIPER 1000 EC DDVP, est classé comme mortel par inhalation et toxique par contact avec la peau ou par ingestion. Il peut notamment provoquer des symptômes respiratoires de type asthmatiforme, oculaires et des troubles neurologiques pouvant conduire à la perte de connaissance, entraîner une allergie cutanée. Par ailleurs, il est très toxique pour les organismes aquatiques. Son usage dans les produits biocides insecticides à usage ménager a été interdit en France en 2013.
Cependant, les insecticides à base de dichlorvos, principalement ramenés de l’étranger (hors Union européenne), peuvent se retrouver illégalement sur des marchés, dans des bazars, notamment sous les dénominations de SNIPER 1000 EC DDVP® ou SHOOTER 1000 EC DDVP®, pour lutter contre des organismes nuisibles tels que les punaises de lit ou les cafards. Ce produit se retrouve également sur des plateformes de commerce électronique ou via des annonces de particuliers sur les réseaux sociaux.
Malgré son interdiction en France en 2013 pour des usages ménagers, les Centres antipoison ont enregistré au plan national 163 événements en lien avec le produit SNIPER 1000 EC DDVP® sur la période du 1er janvier 2018 au 30 juin 2023. En tout, 206 personnes ont été exposées sur cette période, dont plus de la moitié entre le 1er janvier 2022 et le 30 juin 2023.

Les autorités mobilisées pour la protection des consommateurs

Dans le cadre de sa mission de protection des consommateurs, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) contrôle, depuis de nombreuses années, la conformité des biocides destinés au grand public, notamment les produits de lutte contre les punaises de lit.
En 2023, dans le cadre d’une enquête nationale, les enquêteurs de la DGCCRF en poste dans les 6 DD(ETS)PP de la région Centre-Val de Loire ont contrôlé, sur l’ensemble du territoire ligérien, plus d’une trentaine de commerces mais également les plateformes e-commerce et les réseaux sociaux. Aucun produit n’était détenu par les commerçants contrôlés.

Rappel des bons gestes

Face à l’augmentation des intoxications, les autorités sanitaires rappellent les bons gestes en cas d’infestation par les punaises de lit à domicile.

Les punaises de lit ont développé des résistances à la quasi-totalité des insecticides en vente libre. Par conséquent, la lutte physique (mécanique et thermique) est à privilégier en première intention par rapport à la lutte chimique.

En cas de persistance de l’infestation, il est recommandé de contacter un professionnel spécialiste de la lutte antiparasitaire, formé possédant un certificat Certibiocide contrôlé par le ministère de la Transition écologique.

Pour plus de renseignements, des conseils et informations sont disponibles sur la page « Punaises de lit » du site du Ministère de la Santé et de la Prévention, sur la rubrique « Punaises de lit ? L’État vous accompagne » ainsi que sur le site Stop punaises du site du Ministère de la Transition écologique.

Pour toute question, vous pouvez composer le numéro unique national 0806 706 806 ; un conseiller de votre Agence départementale pour l’information sur le logement (ADIL) sera à votre écoute et vous expliquera les démarches à effectuer.

Enfin, d’une manière générale, pour l’achat de vos produits biocides, préférez les circuits de distributions conventionnels où des conseils en matière d’application ou de stockage des produits pourront vous être prodigués.

Notes

[1Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail