Hôtellerie-restauration : face aux difficultés de recrutement, le Loir-et-Cher se mobilise
Publié le 6 décembre 2018 | Dernière mise à jour le 13 décembre 2018
« Au début de l’été dernier, 400 postes étaient vacants dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration sur le département » rappelle d’emblée Jean-Pierre Condemine, Préfet du Loir-et-Cher, qui était entouré, à l’occasion de cette conférence de presse, d’Audrey Rousselet, conseillère régionale déléguée et de Sabine Ferrand, présidente de l’UMIH 41. « Il est donc urgent de tous nous mobiliser sinon c’est l’attractivité touristique de notre département qui risque d’être affectée. »
De fait, l’ensemble des parties prenantes, professionnels, service public de l’emploi, collectivité territoriale et OPCA ont fait cause commune pour co-construire un plan d’action ambitieux qui doit se déployer jusqu’à la fin 2019 à travers 4 axes : mieux faire connaître les métiers et les spécificités du secteur aux prescripteurs (Pôle emploi, mission locales…) ; interpeller et séduire les candidats potentiels de manière attractive ; mettre en place une offre de formation adaptée aux besoins des entreprises ; et enfin accompagner les employeurs dans la gestion de leur ressources humaines pour faciliter la bonne intégration et la fidélisation de leurs salariés.
Faire tomber les préjugés sur la profession
L’image associée aux métiers du secteur « Hôtels-cafés-restauration » est souvent négative en raison des nombreux stéréotypes qui y sont associés : horaires denses, salaires peu élevés, travail le week-end, contrats à temps partiel et (ou) à durée déterminée en raison de la saisonnalité, etc.
« Je suis consciente que la profession doit redorer son image » indique Sabine Ferrand. « Mais aujourd’hui notre branche a mis en place de nombreuses aides financières pour aider les salariés qui le souhaitent à passer leur permis de conduire, à faire garder leurs enfants… sans oublier une offre de loisirs, de voyage à des prix intéressants. Tout cela, nous devons mieux le faire connaître ».
C’est dans cette optique qu’a été organisée le 20 novembre dernier un séminaire à Vendôme réunissant des professionnels du secteur et une vingtaine de prescripteurs locaux : conseillers Pôle emploi, travailleurs sociaux, formateurs… « Pour l’occasion, nous avons demandé à une troupe de théâtre d’animer cette rencontre » témoigne Martine Mathon, chargée de mission à l’unité du Loir-et-Cher de la Direccte. « Cela s’est très bien passé car ils ont joué de courtes scénettes mettant en exergue les préjugés que le grand public peut avoir sur ces métiers et inversement ceux que certains restaurateurs ou hôteliers ont vis-à-vis des jeunes ou des demandeurs d’emploi. Des participants ont même accepté de jouer leur propre rôle avec les comédiens et au final cela a permis de faire tomber certains clichés, c’était l’objectif ». Deux séminaires similaire ont d’ores et déjà eu lieu le 26 novembre à Blois et le 7 décembre dernier à Romorantin.
Mieux communiquer auprès des demandeurs d’emploi
Dans un deuxième temps, l’enjeu sera bien en 2019 d’éveiller des vocations chez les demandeurs d’emploi en leur faisant découvrir les vraies facettes de ces métiers. Ainsi, au-delà des traditionnelles séances d’information collectives, des visites d’entreprises seront organisées. Des restaurateurs sont même prêts à cuisiner devant les agences pour l’emploi, ou pourquoi pas, dans les quartiers Nord de Blois pour aller à la rencontre des jeunes. Le Conseil régional prépare pour sa part, à côté des classiques formations CAP "cuisine" ou « agents de restauration », le lancement d’un cursus validé par une certification de qualification professionnelle (CQP) dédié au métier de barman.
Enfin, à l’instar de la semaine de l’industrie, visant chaque année à promouvoir les métiers de l’industrie, il est envisagé d’organiser une semaine de l’hôtellerie et de la restauration en octobre 2019 à laquelle pourrait participer un chef ou un œnologue renommé histoire d’attirer l’attention des médias et du grand public.
Un accompagnement RH pour les professionnels
Pôle emploi et les missions locales rentreront en contact directement avec les professionnels pour leur présenter des profils de candidats intéressants et les conseiller sur les aides et les méthodes à adopter pour réussir un recrutement et fidéliser ses salariés.
Enfin « grâce à l’expertise et au soutien du FAFIH (OPCA de la branche), nous allons pouvoir cofinancer une douzaine d’accompagnement RH auprès d’employeurs » déclare Stève Billaud Directeur départemental de la Direccte. « Un diagnostic RH de leur entreprise sera effectué afin d’établir avec eux un plan d’action sur mesure leur permettant à l’avenir de mieux intégrer et sécuriser le parcours professionnel de leurs salariés. Par ailleurs, nous allons désigner avec la profession des ambassadeurs de la qualité de vie au travail –QVT- afin d’inciter les employeurs à s’engager dans cette démarche ».