Perturbateur endocriniens et nanomatériaux : des agents chimiques à surveiller

Publié le 8 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 27 juillet 2023

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C’est le Loiret qui a conclu le 14 décembre dernier la série de réunions d'information sur ces agents chimiques organisées par la Direccte à l’attention des professionnels de la prévention des risques au travail. Reportage.

Plus de 110 personnes, préventeurs [1] et agents de contrôle du Loiret ont répondu présents, à l’invitation du service de santé au travail du Loiret (CIHL) et des partenaires du PRST 3 [2] pour cette réunion d’information sur les nanomatériaux et les perturbateurs endocriniens.

Un socle commun de connaissance

« Nous avons organisé depuis septembre, des réunions similaires dans chaque département et la MSA Beauce Cœur de Loire a fait de même », explique Elodie Devin, ingénieur de prévention à la Direccte centre Val de Loire. « L’objectif de ces réunions était de présenter ces risques émergents pour que chacun puisse disposer d’un socle commun de connaissance et d’éléments de repérage des entreprises utilisant ces substances. Avec au final, le projet de favoriser des démarches de prévention communes dans ces entreprises. » Car ces agents chimiques et plus précisément les nanomatériaux sont de plus en plus utilisés mais leur effet sur la santé est insuffisamment caractérisé et la réglementation est peu spécifique.

Inciter les entreprises à agir

Engagées dans le cadre du PRST 3, les deux actions « nanoparticules » et « perturbateurs endocriniens » font suite à un travail initié dans le plan précédent que les partenaires ont souhaité poursuivre. « Nous avons dans tous les départements des entreprises qui sont utilisatrices de nanomatériaux ou de perturbateurs endocriniens », ajoute Pierre Juskewycz, Chimiste au service de santé au travail d’Eure et Loir (SISTEL). « Aussi, il nous semblait important d’engager le repérage mais aussi de sensibiliser ces entreprises à la nécessité de prendre les devants et d’intégrer ces risques dans leur démarche globale de prévention. Car même si les effets pour la santé ne sont pas bien connus, les moyens de protection existent et doivent être mis en œuvre. »

« Nous avons commencé cette action à la suite d’un constat de terrain et avons ciblé les domaines d’activités qui nous semblent les plus concernés, mais il est essentiel que chaque entreprise se pose la question de l’exposition de ses salariés à ces risques et se rapproche de son médecin du travail pour voir comment procéder », insiste le DR Maivin Cuevas, Médecin du travail au service de santé au travail du Cher (APST 18). « Aujourd’hui, ces risques doivent être intégrés dans la démarche globale d’évaluation et de prévention menée par les entreprises. »

"S’appuyer sur la complémentarité de chacun"

Pour faciliter l’intervention des Services de Santé au Travail (SST), un outil de repérage commun a été développé pour mener cette action à l’échelle de la région. « Tout l’intérêt de cette démarche est la collaboration entre les SST et les partenaires institutionnels -Direccte, Carsat, MSA, OPPBTP »- conclut Stéphane Malandain, responsable du pôle prévention, au CIHL. « Car cela permet de démultiplier l’action en s’appuyant sur la complémentarité de chacun. »

Pour en savoir plus  : le dossier"nanomatériaux, nanoparticules" de l’INRS

En savoir plus :

Chiffres Clefs

• 6 réunions d’information dans les départements + 1 à la MSA
• 370 préventeurs informés
• 95 % des participants satisfaits ou très satisfaits de ces réunions
• 62 % des participants pensent pouvoir mettre en œuvre les actions présentées
• près de 300 entreprises potentiellement concernées dans la région
• plus de 10000 salariés potentiellement exposés dans la région

Notes

[1médecins du travail, infirmiers du travail, OPPBTP, Carsat, MSA

[23ème Plan régional santé au travail