Une charte pour améliorer les conditions de travail des ramasseurs de volailles

Publié le 20 février 2020 | Dernière mise à jour le 19 novembre 2021

Ces salariés, au métier pénible, sont souvent les grands oubliés de la filière avicole. Pour y remédier, la Dreets (ex-Direccte) a confié une mission à plusieurs partenaires. Ce long travail a abouti à la rédaction d’une charte signée le 5 novembre 2021.

A la suite de plusieurs contrôles, il a été constaté que les salariés qui exercent l’activité de ramasseurs de volailles connaissent des conditions d’exercice difficile. Le métier est pénible : travail de nuit, problèmes d’hygiène, manutention importante, amplitudes parfois longues avec peu d’heures de travail, absence de reconnaissance du travail réalisé… ce qui se traduit par de grandes difficultés de recrutement et de fidélisation de la main d’œuvre. Dans une filière totalement intégrée (organisations de production / éleveurs / abattoirs), la situation des ramasseurs de volailles apparaît comme le maillon faible alors que leur travail est essentiel au bon fonctionnement de la chaîne.


Face à cette situation, la Dreets (ex-Direccte) Centre-Val de Loire a confié une mission en 2018 dans un premier temps à l’Aract (pré-diagnostic) puis au Criavi (Centre Régional de l’Interprofession Avicole). Cette mission a permis d’enquêter et de sensibiliser la profession à la condition des ramasseurs, ainsi qu’au risque sanitaire et au bien-être animal. Chaque niveau de la filière a ainsi pu être impliqué. Des réunions d’échanges ont eu lieu en 2018 et 2019 en présence de la DDETSPP 41 (expertise sur le volet législation du travail) pour définir les conditions nécessaires à l’amélioration de la situation en tenant compte des contraintes de chacun.

Des préconisations à intégrer dans la future charte

Ce long travail a abouti lors du dernier comité de pilotage de décembre 2019 à un consensus autour des préconisations suivantes :

  • Accueillir, recruter et fidéliser avec un volet promotion de l’emploi (fiche métier) et un volet valorisation : tendre à un CDI à 1500€ net (avec 80 h de ramassage et 70h de transports), limiter les temps de transports et les temps d’attente,
  • Travailler sur les accords d’entreprise pour préciser les conditions de travail, réfléchir sur la responsabilité (entreprise utilisatrice/intervenante) et sur la formation, notamment en biosécurité,
  • Organiser et planifier : transmission des plannings d’abattage aux prestataires le mercredi au lieu du vendredi soir actuellement.
    Ces éléments seront intégrés dans une charte qui sera signée médiatiquement en mai 2020 et à laquelle il sera fait référence dans les contrats commerciaux et les factures.