Innov-Agri 2021 : des machines neuves...mais perfectibles !
Publié le 7 octobre 2021
En 2018 lors de la précédente édition d’Innov-Agri dans le Loiret, les pulvérisateurs et les moissonneuses batteuses avaient été ciblés. En 2021, ce sont les semoirs et les cabines filtrantes des tracteurs qui ont été contrôlés sur ce salon dédié à l’agroéquipement.
Préparée avec le ministère de l’Agriculture, « cette action consistait à aller voir comment les constructeurs prennent en compte la réglementation, les normes et les risques, notamment chimiques, afin de proposer aux agriculteurs des machines adaptées à leur travail, assurant leur sécurité et leur santé », explique Julien Collignon, technicien régional de prévention.
Inspection visuelle et analyse documentaire
Sur place un premier groupe, autour de Julien Collignon, a inspecté six semoirs. Une seconde équipe, accompagnée par Estelle Lothion, également technicienne régionale de prévention, a contrôlé onze cabines de tracteurs de marques différentes. De retour au bureau, ces inspections visuelles ont été complétées par l’analyse des manuels d’instructions et des notices techniques des matériels.
« Alors que ce salon présentait des équipements de pulvérisation de produits phytosanitaires attelés à des tracteurs neufs, les cabines exposées relevaient majoritairement de la catégorie 2, dont le niveau de filtration des polluants et donc de protection des utilisateurs est nettement insuffisant, note Estelle Lothion. Certains fabricants commercialisent des kits censés faire passer la cabine de la catégorie 2 à la catégorie 4, plus protectrice, mais avec une efficacité incertaine… »
En amont de la mise sur le marché
De son côté, Julien Collignon s’est concentré sur le niveau d’accessibilité et de sécurité des organes de service (levier…) et de la trémie des semoirs. « Nous avons constaté que plusieurs types d’accès entraînent chez les utilisateurs des comportements différents de ceux prévus théoriquement par les constructeurs. Par ailleurs, aucun des semoirs inspectés n’affichait de message de prévention ni ne limitait le risque chimique généré par l’effritement de la pellicule des semences enrobées. »
Une fois ces constats consolidés, des signalements listant l’ensemble des non-conformités observées seront adressés au ministère de l’Agriculture, qui prendra le relais. « Il demandera aux constructeurs des tracteurs d’apporter des corrections ou de se mettre en conformité », avance Estelle Lothion. Le rapport sur les semoirs aidera en outre le ministère à faire évoluer la norme sur l’accessibilité de ces équipements. « L’intérêt des contrôles sur les salons, souligne Julien Collignon, est que nous intervenons en amont de la mise sur le marché, ce qui permet aux fabricants de procéder à des modifications avant la vente. »
Marilyn DERET