Enseignement agricole : prévenir les accidents du travail des jeunes en formation professionnelle
Publié le 21 décembre 2023 | Dernière mise à jour le 7 novembre 2024
Cette visite, organisée en partenariat avec la DRAAF et la MSA Beauce Cœur de Loire s’inscrit dans le cadre de la prévention des accidents graves et mortels, priorité du plan régional santé au travail 2021-2025. Le but était de faire découvrir les bonnes pratiques de prévention des risques et les gestes de sécurité enseignés aux apprentis et aux adultes en formation.
"Cette initiative fait aussi écho à une campagne nationale de contrôle conduite actuellement par l’inspection du travail pour s’assurer de la conformité et de la bonne utilisation des équipements de travail mobiles et de levage et notamment des tracteurs agricoles et forestiers" précise Anouk LAVAURE, directrice régionale de la DREETS. "Elle traduit l’implication forte des services de l’Etat et des organismes de prévention pour promouvoir un apprentissage de qualité (objectif : 30 000 apprentis en 2027 en Centre-Val de Loire) via une sensibilisation des encadrants (employeur ou maître de stage / apprentissage) aux règles de sécurité à transmettre aux jeunes dès leur arrivée dans l’entreprise".
"Les 33 établissements d’enseignement agricoles de la région dont nous assurons la tutelle académique sont engagés au quotidien dans la sensibilisation et l’éducation des apprenants à la prévention des risques professionnels dans le cadre de leur parcours de formation" indique pour sa part Valérie VIGIER, directrice régionale adjointe de la DRAAF. "Cette culture de la prévention est d’autant plus importante que nos 7000 élèves et 2500 apprentis passent entre 20 et 70% de leur temps lors de leurs études en milieu professionnel".
Démonstration de travaux forestiers,...
La visite de l’établissement d’enseignement agricole Le Chesnoy, s’est arrêtée en premier lieu sur une démonstration de débardage réalisée par des adultes en reconversion professionnelle préparant un brevet agricole "travaux forestiers" (900 heures de formation). "Ces porteurs de troncs montés sur de grosses roues pour rouler en forêt sur des terrains difficiles d’accès disposent de longs bras permettant de prendre un seul tronc à la fois pour les déposer sur une remorque" explique Pascal RABIER, directeur du CFPPA Le Chesnoy. "Nous avons installé un poste de conduite fixe pour simuler en taille réelle la manipulation d’un porteur. Sur notre plateau technique lors de la conduite des engins, il y a toujours un formateur pour 4 stagiaires et lorsque 2 porteurs sont en action, ils sont reliés en permanence par talkie-walkie".
Des stagiaires ont ensuite procédé à des tronçonnage de troncs. "Aujourd’hui, tous les arbres de valeur sont coupés à la main" poursuit P.RABIER. "Nous insistons auprès de nos stagiaires sur les risques liés à la co-activité et aux bons gestes de sécurité à adopter pour le maniement d’une tronçonneuse et sa maintenance".
...de travaux paysagers et de maintenance des matériels
Le regard s’est porté dans un second temps sur des apprentis de 2ème année préparant un BAC professionnel espaces verts. Un formateur s’est employé à montrer la bonne posture à ses apprentis pour tailler une haie en toute sécurité. "L’accident survient parfois avant même de travailler" remarque-t-il. "Il suffit de prendre un taille haie sans gants ou d’avoir oublié de mettre sa protection avant de le ranger".
"Tous nos apprentis sont formés aux gestes de premiers secours (14 heures de formation)" rappelle Manuel DA-COSTA, directeur du CFA de l’EPLEFPA du Loiret situé à Bellegarde. "Dans la fiche de chantier que nous établissons, nous dressons systématiquement l’inventaire de tous les risques professionnels existants à la fois pour nos apprentis et pour les donneurs d’ordre".
La visite s’est clôturée dans le bâtiment dédié à l’entretien des machines agricoles où des stagiaires adultes préparant un CAP de "maintenance de matériel espaces verts" s’activaient à dégripper les soupapes de motoculteurs. "Nous avons beaucoup de stagiaires en reconversion qui viennent d’environnement professionnel très différents tels que des ex infirmières, aides soignants, instituteurs..." remarque P.RABIER.
"Ici le risque de troubles musculo- squelettiques est très présent car les machines à réparer sont souvent au sol ce qui implique une sensibilisation accrue aux postures de travail à respecter. Par ailleurs, nous incluons aussi dans nos formations "sauveteur-sécurité au travail" des rappels sur l’hygiène de vie au travail, tels que manger suffisamment le matin, avoir un rythme de sommeil régulier... Notre formateur en hygiène-sécurité vient filmer nos stagiaires en activité et ensuite il débriefe avec eux en les faisant réagir sur les gestes et attitudes à adopter ou à prohiber".
Vigilance lors des premiers pas en entreprise
La DREETS a rappelé lors de la conférence de presse qu’il incombait à l’employeur de s’assurer de la bonne mise en œuvre des principes généraux de prévention des risques définis dans le code du travail et d’être vigilant quant à l’accueil et l’encadrement d’un jeune apprenti ou stagiaire ou d’un jeune embauché lors de ses premiers pas en entreprise. Les jeunes, en raison de leur manque d’expérience professionnelle, de leur méconnaissance du nouvel environnement dans lequel ils évoluent sont en effet davantage exposés aux risques d’accident.
"Nous proposons aux employeurs et à leurs maîtres de stage / d’apprentissage de les accompagner dans l’appropriation de leur fonction de tutorat et des bonnes pratiques à adopter pour accueillir les stagiaires et apprentis dans les meilleures conditions possibles" rappelle à ce sujet Laurent GAUTIER, directeur du service prévention à la MSA Beauce Coeur de Loire.