Réduire les TMS dans le secteur agro-alimentaire
Publié le 28 novembre 2012 | Dernière mise à jour le 19 février 2021
15 entreprises se sont portées volontaires pour y participer. Aujourd’hui, l’heure est à la capitalisation des bonnes pratiques développées dans ce cadre par ces entreprises. Plusieurs réunions de restitution et de sensibilisation des employeurs du secteur ont été programmées en novembre. Objectif : les inciter à se lancer à leur tour dans cette démarche de prévention.
« Dès 2007, une démarche collective de prévention des TMS avait déjà été initiée avec succès par la DIRECCTE Centre, associée aux préventeurs régionaux (Services de santé au travail, CARSAT, ARACT…) dans le secteur de la propreté » précise Josiane Albouy, médecin-inspecteur du travail à la DIRECCTE Centre.
« Fort de cette première expérience réussie, nous avons décidé de viser un nouveau secteur d’activité ». Interpellée par les préventeurs, l’association régionale des industries alimentaires du Centre (ARIAC) a rapidement donné son feu vert au lancement d’une action de prévention ciblée sur les postes de conditionnement-emballage.
Un diagnostic approfondi des postes de travail
Dans chacune des 15 entreprises volontaires a été constitué un groupe projet regroupant des acteurs internes (chef d’établissement, membres du CHSCT, opérateurs, managers de proximité et le cas échéant, responsables maintenance, méthode, sécurité…) auquel se sont associés des représentants des préventeurs. A noter qu’aucun consultant privé externe n’a été sollicité dans le cadre de l’action qui a mobilisé avant tout l’expertise des entreprises et des préventeurs. Ainsi, le diagnostic des postes de conditionnement a été réalisé par un ergonome de l’ARACT, de la CARSAT ou du CIHL ou par un conseiller prévention de la MSA.
La première étape consiste toujours à bien apprécier l’activité réelle de travail sur chaque poste afin de mesurer les écarts existant avec l’activité initialement prescrite et formalisée dans les fiches de poste ou les modes opératoires. De nombreux facteurs peuvent expliquer ces écarts : locaux ou matériels inadaptés, information et sensibilisation aux risques insuffisantes des opérateurs, mauvaise gestion des flux et des cadences de production…
Trouver des solutions sur-mesure
Il s’agit ensuite de repérer de manière détaillée les facteurs susceptibles de générer des TMS. « On ne fait pas de cotation de poste, mais on précise au mieux toutes les zones corporelles sollicitées » indique Vincent Bigot, ergonome au CIHL. « On se met tous autour de la table, opérateurs et collaborateurs concernés, pour analyser l’activité de travail et les solutions sont trouvées collectivement ». Celles-ci sont de nature très diverses et ne nécessitent pas toutes d’investissements importants : améliorer les rotations du personnel, rendre modulables les hauteurs de travail pour réduire les sollicitations du dos et des épaules, redimensionner un tapis d’acheminement, augmenter le niveau d’éclairage du poste, installer un bac avec poignée…
Capitaliser les bonnes pratiques
Le premier bilan de l’opération dressé par Philippe Villevalois, délégué général de l’ARIAC s’avère positif. « Certes, face aux contraintes de production, ces projets n’étaient pas perçus comme prioritaires pour beaucoup d’entreprises et au final, nous avons mis le double du temps prévu initialement (18 mois) pour les réaliser » remarque t-il. « Mais force est de constater que les entreprises se sont bien approprié la démarche et qu’elles pourront la dupliquer sur d’autres postes. Plus une entreprise est allée jusqu’au bout de l’exercice, plus elle aura eu de retour sur investissement ». Désormais, la priorité est de capitaliser les bonnes pratiques mises en œuvre par les 15 entreprises pilotes.
Un livret présentant pour chaque entreprise le diagnostic et les préconisations effectués ainsi qu’un guide pratique listant les points principaux à aborder lors de la mise en place ou de la modification d’un poste de conditionnement ont été imprimés. De même, un DVD intitulé « Les visages de l’emballage » a été produit et projeté lors des 3 réunions d’information programmées en novembre prochain. « Avec l’allongement des périodes de travail suite à la nouvelle loi sur les retraites, les entreprises doivent saisir cette opportunité d’améliorer les conditions de travail de leurs salariés » affirme P. Villevalois.
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