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11 réfugiés formés à Tours au métier de maçon

Publié le 27 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 9 novembre 2021

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Originaires d’Afghanistan, de Somalie, du Congo et du Soudan, ils ont été accueillis le 11 octobre dernier au centre AFPA de Tours pour démarrer un parcours de 8 mois de formation et d’accompagnement vers l’emploi dans le cadre du dispositif HOPE [1]. Ils obtiendront une certification en fin de parcours et seront embauchés en mission intérimaire par des agences d’emploi engagées dans le projet.

« Nous sommes très fiers de vous accueillir à cette 5ème promotion « Gisèle Halimi  » du programme HOPE » déclare d’emblée Hocine HADJAB, Chef adjoint du Pôle Cohésion sociale à la DREETS Centre-Val de Loire à l’attention des stagiaires présents à cette première matinée d’information.
Tous demeurent silencieux mais attentifs. La plupart ne maîtrisent encore qu’un vocabulaire restreint en français et cinq d’entre eux ont dû partir tôt ce matin de Châteauroux où ils résidaient jusqu’alors. Ils sont à n’en point douter tous impatients de découvrir leur nouvelle chambre et de visiter le centre AFPA de Tours où ils vont séjourner durant les 8 prochains mois.

Huit mois de formation en deux temps

« Votre formation va se dérouler en deux temps » indique Sophie BOSCHER, responsable d’affaires AFPA en Indre-et-Loire, en charge de la coordination de ce parcours d’insertion. « Tous d’abord, vous allez suivre durant 4 mois dans nos locaux une formation de français en situation professionnelle (400 heures). Puis vous serez embauchées par des agences d’emploi via un « contrat de développement professionnel intérimaire » et suivrez une formation de qualification opérationnelle (450 heures) au métier de maçon avant d’être délégués par ces agences d’emploi dans des entreprises du BTP".
Au total, ce sont 6 agences locales d’emploi [2] qui ont accepté de s’investir dans le cadre de cette action pour l’emploi et l’autonomie des personnes réfugiées avec l’appui d’AKTO, l’opérateur de compétences de leur branche professionnelle. « En 2021, au niveau national, AKTO a pris part au financement des formations qualifiantes de près de la moitié des 1500 bénéficiaires du programme HOPE » remarque Pascal BAILLER-GEON, directeur d’AKTO Centre-Val de Loire. « Sur notre région, nous soutenons cette année 48 parcours d’insertion de réfugiés. A ce titre, je voudrais remercier l’ensemble des agences d’emploi qui s’impliquent énormément pour les accompagner et les placer en entreprise, ainsi que tous les employeurs qui acceptent de les accueillir ».

Cours de français et accompagnement social

« Durant les deux prochaines semaines, nous allons leur faire découvrir plusieurs entreprises locales pour qu’ils s’immergent dans la réalité du métier » précise Véronique BRUNET, formatrice à l’AFPA. "Lors de leur phase de formation en français, une enseignante spécialisée les incitera progressivement à construire des phrases simples à partir de situations de la vie courante, comme les repas au self ou les interactions avec les autres stagiaires. Nous avons de la chance d’accueillir à l’AFPA sur cette même période une session de formation destinée à des animateurs dans les secteurs Tourisme/Loisirs. Nous allons donc proposer à chacun de ces animateurs de devenir une sorte de tuteur vis à vis d’un réfugié et nous organiserons pour les deux groupes des visites de Châteaux, de musées… afin que se créent des liens entre eux ».
A l’issue de ce premier temps d’apprentissage linguistique, chaque stagiaire sera en mesure d’acquérir un Diplôme de Compétence en Langue qui atteste des compétences acquises en langue de communication usuelle et professionnelle et qui est reconnu par les branches professionnelles.
Parallèlement, tout au long de ces 8 mois, les réfugiés bénéficieront aussi d’un accompagnement social destiné à leur apprendre à mener eux-mêmes leurs démarches administratives, leurs rendez-vous médicaux… et bien sûr leur recherche ultérieure de logement une fois qu’ils seront embauchés par les agences d’emploi partenaires. « Nous leur expliquerons comment répondre à un mail, écrire un CV, gérer leur budget, mais aussi comment trouver des solutions de transport pour se rendre sur le plateau technique de leur formation professionnelle à Parçay-Meslay au Nord de Tours ainsi que chez leur futur employeur » détaille Ambroisine YOULA, en charge de cet accompagnement.

« Des briques et des parpaings à monter »

Du 10 janvier au 8 avril 2020, les réfugiés entreront dans leur 2ème phase du parcours qui débutera par la signature d’un contrat de formation avec les agences d’emploi. Ce contrat leur permettra d’être rémunérés au SMIC et de bénéficier de 450 heures de formation (20% théorique / 80% pratique) au métier de maçon. « Nous les accueillerons sur des plateaux techniques et leur réitèrerons tous les jours le vocabulaire de la profession » tient à rappeler Philippe DURAND, responsable de la Maison de la formation du BTP (Mission Formation Forseco). « Ils auront des briques et des parpaings à monter, des enduits et du mortier à préparer…ce sera très concret ! ». In fine, cette formation qualifiante est validée par l’obtention d’un Certificat de Compétences Professionnelles (CCP) [3] reconnu par la profession.

Des employeurs prêts à jouer le jeu

Reste ensuite aux agences d’emploi à mettre à disposition rapidement ces onze ex stagiaires auprès d’employeurs du BTP. « Nous avons travaillé avec la Fédération Française du Bâtiment (FFB) pour que les employeurs potentiels acceptent lors de l’embauche ce premier temps de formation car on ne pouvait mettre en emploi directement ces personnes en insertion » explique Céline FOURNIER, responsable formation chez Adecco. « Compte tenu de la pénurie de main d’œuvre qui sévit actuellement, beaucoup d’employeurs ont été vite convaincus ».
_ « 450 heures de formation, c’est très court. Il faut a minima un an pour devenir maçon » tient à préciser Hélène Laurent, responsable recrutement à l’agence Adecco d’Amboise. « C’est parfois difficile de leur faire admettre qu’ils ne seront pas délégués tout de suite dans une entreprise en tant que « maçon-coffreur ». Ils vont donc devoir dans un premier temps faire leur preuve, bien intégrer toutes les consignes de sécurité. Ils sont tous très motivés et la plupart du temps cette phase d’apprentissage du métier sur les chantiers se déroule très bien ».

Notes

[1Hébergement Orientation Parcours vers l’Emploi

[2Actual A2I, Adecco Amboise, Adecco Tours, Manpower, Supplay Amboise, Supplay Tours

[3CCP 1 : Construire des ouvrages en maçonnerie ; Attestation de formation « Réaliser les opérations de montage et démontage d’un échafaudage de pied »