« La crise sanitaire a montré que le dialogue social était essentiel »

Publié le 18 janvier 2022

  • Envoyer a un ami
  • facebook twitter
Le 13 janvier dernier à la CCI d’Orléans, Elisabeth BORNE, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, a échangé avec les stagiaires de la première promotion du diplôme universitaire « Dialogue social », lancé en janvier 2020 par l’Université d’Orléans avec le soutien du CESER et de la DREETS. L’occasion pour la ministre de rappeler l’importance prise par le dialogue social, suite aux ordonnances Travail de 2017, en tant que levier de compétitivité pour chaque entreprise.

Frédérique, assistante de direction dans une association d’insertion, Delphine, responsable administrative dans une organisation professionnelle patronale, Anne, agricultrice et responsable syndicale, Nicolas, délégué syndical au sein d’une entreprise de transport urbain… le profil des 16 premiers stagiaires préparant ce nouveau diplôme universitaire (DU) « Dialogue social » est très varié.
L’objet de cette formation qui se déroulera de janvier à juin 2022 (80 heures, 2 jours par mois) est de permettre à toutes les personnes en charge des relations sociales dans l’entreprise (employeurs, RRH, membres du CSE, représentants syndicaux) d’acquérir les compétences nécessaires (savoirs, savoir-faire, savoir-être) pour animer un dialogue social de proximité gagnant-gagnant. Car, comme le dit la plaquette de présentation, « le dialogue social ne s’invente pas. Il se co-construit au quotidien entre les acteurs du dialogue social » pour qui l’acquisition d’une culture commune est un sérieux atout susceptible de faciliter les échanges.

Intervention de professionnels et d’universitaires

« C’est une formation diplômante car il est important de valoriser l’engagement des stagiaires, en particulier des salariés en charge d’un mandat » souligne Odile LEVANNIER-GOUEL, maitre de conférences en droit privé et initiatrice de ce nouveau cursus. « Les enseignements sont dispensés par des universitaires mais aussi par des professionnels rompus au dialogue social et nous laisserons une large place à des travaux de groupe axés sur des cas pratiques ou des retours d’expérience ».
« Cette première promotion s’avère être doublement paritaire puisque l’on observe un équilibre entre stagiaires femmes et hommes ainsi qu’entre salariés et employeurs  » se félicite pour sa part Eric Chevée, Président du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER).

Un dialogue de proximité, gage de performance

« Je me réjouis de cette nouvelle offre pédagogique dédiée au dialogue social  » souligne Elisabeth BORNE, « car, comme nous l’a montré la crise sanitaire, l’instauration d’un dialogue social de proximité, dans la durée, est devenue essentielle pour toute entreprise souhaitant s’adapter avec succès à son nouvel environnement. Plus ce dialogue a pu nourrir des échanges et une écoute de qualité, plus les salariés ont pu s’approprier facilement les nouvelles règles de prévention face à l’épidémie ».
La ministre a tenu également à mettre en exergue la vitalité de la négociation collective puisque l’on observe une augmentation régulière depuis 2018 du nombre d’accords conclus dans les entreprises de moins de 500 salariés. Et de mentionner à titre exemple, le millier d’accord « activité partielle longue durée » signés à ce jour au profit de plus d’un million de salariés de même que les 250 accords de performance collective conclus au 1er trimestre 2021.

Inciter les salariés à se présenter aux élections

En réponse au témoignage de Aoife, DRH dans une petite PME (60 salariés) qui indiquait avoir beaucoup de mal à trouver des salariés motivés pour se présenter aux élections professionnelles, la ministre a confirmé la nécessité à l’avenir, au regard notamment de la pyramide des âges des élus siégeant dans les CSE, de pouvoir mobiliser de nouveaux volontaires pour représenter les salariés. Il faudra notamment pouvoir donner des assurances aux salariés prêts à s’impliquer dans le CSE que leur nouveau mandat n’aura en aucun cas un impact négatif sur leur évolution professionnelle.
Carole CANETTE, maire de Fleury Les Aubrais, a déploré pour sa part que ce nouveau cursus ne soit pas ouvert à des agents de la fonction publique territoriale, car selon elle, il existe aussi un réel besoin de formation pour les agents élus dans les instances représentatives du personnel des collectivités locales. Et Pierre ALLORANT, Doyen de la faculté de droit, de répondre que l’Université d’Orléans travaillait précisément à la mise en place de nouvelles formations pour répondre à ce type de besoin.