Violences sexistes et sexuelles au travail : le Centre-Val de Loire veut montrer l’exemple

Publié le 5 juillet 2019

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Parce qu’il y a urgence à faire évoluer les pratiques et mentalités, la région Centre-Val de Loire expérimente une vaste campagne de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Le réseau des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et l’Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail (ARACT) ont répondu à l’appel à projets lancé en mai 2018 par Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, visant à mieux prévenir les actes de violences sexistes et sexuelles au travail.

L’expérimentation retenue pour la région a pour objectifs de sensibiliser à ce fléau l’ensemble des acteurs concernés [1], d’identifier des ressources locales en mesure d’informer, d’orienter et de soutenir les personnes victimes de ces violences mais aussi d’accompagner 6 groupes d’entreprises volontaires (1 par département) dans leur démarche de prévention. A partir des constats de terrain effectués par les entreprises, il s’agira d’élaborer avec elles un plan d’actions et des outils mutualisables.
Des réunions d’information-sensibilisation ont d’ores et déjà été programmées par l’ARACT et les CIDFF le 13 juin à Blois et le 14 juin à Orléans pour inviter tous les acteurs de l’entreprise à « sortir du déni ». La notion de harcèlement est en effet encore mal comprise par certains employeurs et salariés. Une enquête du Défenseur des Droits révèle ainsi qu’une femme active sur cinq dit avoir été confrontée à une situation de harcèlement sexuel au travail et que, dans 40 % des cas, la résolution s’est effectuée au détriment de la plaignante.

« Une vigilance à la fois individuelle et collective doit se mettre en place le plus tôt possible dans l’entreprise, c’est une responsabilité que chacun doit partager, commente Nadia Bensrhayar, directrice régionale aux Droits des Femmes et à l’Égalité. Les violences sexistes et sexuelles sont un sujet délicat à aborder. Elles doivent désormais être perçues comme un risque professionnel pouvant nuire à la performance des entreprises. En effet, prévenir et combattre ce type de violences favorise le bien-être des salarié.es. L’enjeu est donc d’aider les entreprises à s’outiller pour lutter contre la banalisation de remarques ou de comportements sexistes qui constituent une atteinte à la dignité humaine, mais ne sont pas forcément perçus comme cela. Depuis la libération de la parole avec le mouvement "me too", il convient que les entreprises se préparent à ce que l’on parle davantage de ces violences et à voir le nombre des signalements augmenter. L’expérimentation en cours doit les aider à mettre en place une politique de prévention, avec la définition d’actes prohibés et la désignation d’un référent ou d’une structure chargés d’être dans l’écoute, la bienveillance et le rappel à la loi ».

RENFORCEMENT DU CADRE JURIDIQUE
La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a renforcé le cadre juridique contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail. Cette loi implique tous les acteurs de l’entreprise dans leur prévention et impose la désignation, à la fois par les entreprises et parmi les représentants du personnel, de référents sensibilisés et formés.

En savoir plus :

Guide pratique et juridique « harcèlement sexuel et agissements sexistes au travail : prévenir, agir sanctionner » - éditions du ministère du Travail :
Destiné aux salariés et employeurs, ce guide clarifie les droits et obligations de chacun. Il propose des réponses, illustrées d’exemples concrets, aux questions que se posent victimes et témoins de harcèlement sexuel et d’agissements sexistes.

Notes

[1organisations patronales et salarié.e.s, employeurs et représentants du personnel, professionnels de l’emploi, de la santé au travail…