Une école des relations du travail pour vivifier le dialogue social en entreprise

Publié le 20 décembre 2023 | Dernière mise à jour le 21 décembre 2023

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Portée par l’Université d’Orléans et soutenue par la DREETS, le CESER et l’ARACT, l’école des relations du travail du Centre-Val de Loire a été lancée officiellement le 7 décembre dernier à la Faculté de Droit-Economie-Gestion en présence de Pierre RAMAIN, directeur général du travail. Conçu avec les partenaires sociaux régionaux et en réponse à leurs besoins, cet espace de formation, d’échanges de pratique et de recherche est unique en France.

Une initiative d’autant plus bienvenue que le taux d’implantation des Comités sociaux et économiques (CSE) dans les entreprises de plus de 10 salariés en Centre-Val de Loire est plus faible que celui enregistré au niveau national.
« La création officielle de notre école des relations du travail (ERT) va permettre de valoriser et de donner une cohérence aux différents projets que nous avons déjà initiés » observe Odile Levannier-Gouël, codirectrice du master « Dialogue social ». « Je veux parler de notre diplôme universitaire « Dialogue social » lancé début 2022, des matinées du CSE, sessions d’information et d’échanges à destination des élus au CSE organisées avec la DREETS qui ont démarré quant à elles en avril 2022, sans oublier nos travaux de recherche, notamment dans le cadre du « laboratoire d’innovation en santé au travail » (LIST). _ Dans les mois qui viennent, un site internet dédié à l’ERT sera créé et aura vocation à devenir un véritable lieu ressources accessible à la fois aux directions d’entreprises (employeurs, RRH, juristes…) et aux représentants du personnel et délégués syndicaux. Il est déjà possible de trouver l’essentiel des informations sur le site de l’université d’Orléans ».

Se former mais aussi valoriser ses compétences

De fait, avec l’apparition en 2018 des comités économiques et sociaux (CSE) qui ont remplacé à la fois les comités d’entreprises, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les délégués du personnel, les salariés élus au CSE doivent être en mesure de maîtriser au cours de leur mandat un nombre croissant de thématiques ayant trait à l’évolution économique et financière de l’entreprise, aux conditions de travail, à la prévention des risques, à la formation professionnelle... sans oublier la politique environnementale de l’entreprise instaurée par la loi Climat et résilience du 22 août 2021.
On assiste donc à une véritable professionnalisation des élus amenés à gagner en expertise sur de nombreux sujets et donc à un fort besoin de leur part de formation et d’échanges de pratiques.
« L’ambition de l’ERT est de favoriser la montée en compétences mais aussi de valoriser les compétences déjà acquises par les acteurs du dialogue social dans leurs pratiques quotidiennes » précise Anouk LAVAURE, directrice régionale de la DREETS. « Il incombe par ailleurs à l’inspection du travail de veiller au bon fonctionnement des instances représentatives du personnel et nous savons qu’un dialogue social de qualité est pour une entreprise un vrai facteur de compétitivité  ».

De gauche à droite : Anouk LAVAURE, directrice régionale de la DREETS, Paule QUILICHINI, Vice Présidente de l’Université d’Orléans, Pierre ALLORANT, Doyen de la faculté DEG de l’Université d’Orléans

Mieux faire connaître l’action des partenaires sociaux

« Cette école peut aussi être un vecteur de valorisation de l’action concrète conduite par les partenaires sociaux sur le terrain au plus près des salariés » remarque pour sa part Pierre RAMAIN, directeur général du travail au ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion. « Nous allons publier demain le bilan de la négociation collective en 2022 et il s’avère que le volume d’accords d’entreprise a atteint l’an passé un niveau sans précédent, avec une augmentation de plus de 15 % par rapport à 2021, et même de 17 % dans les entreprises de moins de 50 salariés ».
Dans le détail, il apparait que 73 % des accords d’entreprises hors épargne salariale ont été signés par un délégué syndical ce qui conforte le rôle important des organisations syndicales. Si près de 2/3 des accords ont été conclus dans des entreprises de plus de 50 salariés, on observe que dans celles de moins de 50 salariés, 38% des accords (hors épargne salariale) ont été approuvés à la majorité des deux tiers des salariés.
Conscients de la nécessité de favoriser le dialogue social, notamment dans les petites PME, « le ministère du travail et l’ANACT, ont lancé en novembre dernier une plateforme de ressources en ligne (espace-odds.fr) dans le but d’outiller les acteurs locaux du dialogue social » rappelle Pierre RAMAIN. « Son but est aussi de valoriser l’action des Observatoires départementaux d’analyse et d’appui au dialogue social et à la négociation collective (ODDS), créés en 2017 au bénéfice des entreprises de moins de 50 salariés ».

Un programme 2024 co-construit avec les partenaires sociaux

La centaine de représentants d’organisations patronales et de salariés présents le 7 décembre à cette conférence-action de lancement de l’ERT ont été invités à participer à deux ateliers, animés par l’ARACT via la méthode du « world café », afin d’exprimer leurs attentes et leurs préoccupations à partir desquelles sera élaboré le programme de l’école pour 2024.
D’ores et déjà, dès janvier 2024, la 3ème promotion composée d’une quinzaine d’étudiants (à parité de représentants d’employeurs et de salariés) inscrits pour suivre le cursus de 6 mois (2 jours par mois) du diplôme universitaire « Dialogue social » démarrera ses cours en présentiel sur le campus d’Orléans La source.