Deux fois plus de demandeurs d’emploi en formation en 2016

Publié le 2 mai 2016 | Dernière mise à jour le 11 mai 2016

  • Envoyer a un ami
  • facebook twitter
Le 31 mars dernier, Myriam El Khomri, ministre en charge de l’emploi, est venue à Orléans signer la convention régionale de mise en œuvre du plan national « 1 million de formations pour les personnes en recherche d’emploi ». Grâce à la mobilisation de l’Etat, de la Région, des partenaires sociaux et de Pôle emploi, près de 12 000 entrées en formation supplémentaires devraient être programmées en 2016 en région Centre-Val de Loire.

Cet objectif d’un million de formations s’inscrit dans le cadre du plan d’urgence pour l’emploi annoncé par le Président de la République le 18 janvier dernier.
En acceptant de signer cette convention avec l’Etat et les partenaires sociaux représentés dans le cadre du COPAREF [1], le Conseil régional s’engage à maintenir en 2016 son effort financier de 2015 en faveur de la formation des demandeurs d’emploi et à programmer à leur attention près de 12 000 entrées en stage supplémentaires grâce à une compensation financière versée par l’Etat d’un montant de 35 millions d’euros. Au total, en incluant également les contributions financières de Pôle emploi et des opérateurs paritaires –OPCA [2] et OPACIF [3]-, plus de 32 000 personnes en recherche d’emploi devraient entrer en formation en 2016.
Seront plus particulièrement visés par ce plan les demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et de longue durée. En effet, la formation est un levier majeur facilitant une insertion professionnelle durable : plus de la moitié des sortants du programme de formation mis en place par la Région l’an passé occupaient un emploi 6 mois après leur sortie de stage. Et il y a urgence : en région Centre-Val de Loire, on dénombrait fin mars dernier près de 102 000 personnes inscrites depuis plus d’un an à Pôle emploi (cat A, B et C) [4].

Des formations en phase avec les besoins des territoires

Autre impératif de cette mobilisation sans précédent : proposer des formations qui répondent bien aux besoins des entreprises locales ou soient à même de préparer aux métiers de demain comme par exemple ceux liés à la transition énergétique ou à la transformation numérique. « Un travail de fond a été lancé dès le début de l’année par le service public de l’emploi mais aussi par les collectivités territoriales, les partenaires sociaux, les OPCA… afin de recenser les besoins en emplois et compétences, territoire par territoire » observe Marika Petit, responsable du service « Accès et retour à l’emploi ». Ce travail d’identification des métiers en tension, qui embauchent ou embaucheront fortement mais qui connaissent aujourd’hui des difficultés de recrutement, est amené à se poursuivre dans les mois qui viennent.

La Région Centre VDL, pilote unique du dispositif

La réforme territoriale (Loi NOTRe) renforce les compétences des Régions en matière de formation professionnelle, d’apprentissage et de développement économique. Dans ces domaines, le Conseil régional Centre-Val de Loire a souhaité clarifier plus encore les rôles respectifs de l’Etat, de la Région et des partenaires sociaux en signant le 1er avril dernier, en présence du 1er Ministre, un protocole d’expérimentation avec l’Etat et Pôle emploi. A travers ce protocole, le Conseil régional se positionne en tant que « pilote unique de la formation professionnelle des demandeurs d’emploi » dans le cadre d’un partenariat renforcé avec Pôle emploi. L’objectif est notamment d’éviter les doublons dans la commande publique de formations en fixant clairement les lignes de partage : à Pôle emploi l’achat de formations d’adaptation au poste de travail et à la Région la commande de formations pré-qualifiantes et qualifiantes.

Dans ce cadre le Conseil régional a décidé d’expérimenter, dans chacun des 23 bassins d’emploi de la région, la tenue prochaine d’instances « de concertation et de décision » impliquant toutes les forces vives des territoires [5] dans le but de recenser les besoins en compétences mais aussi d’accompagner d’éventuelles implantations d’entreprises ou d’autres projets de développement. La 1ère instance de ce type doit se tenir le 4 mai prochain pour le bassin d’Orléans en présence du Président de région et du Préfet de région.
Par ailleurs, les conseillers « entreprises » de Pôle emploi feront remonter les besoins de formation exprimés par les TPE/PME qu’ils accompagnent dans leurs opérations de recrutement et une plate-forme numérique régionale commune sera créée afin que demandeurs d’emploi et entreprises puissent accéder aux informations et services disponibles sur la formation.

Le rôle clef du conseil en évolution professionnelle

La réussite de ce plan régional « 32 000 formations » passera aussi par la mobilisation des conseillers en évolution professionnelle (Cép), instaurés par la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle. Leur rôle est essentiel puisqu’ils ont pour mission d’aider gratuitement chaque personne, salarié ou en recherche d’emploi, à construire son projet professionnel et donc à identifier les formations à acquérir pour réaliser ce projet. Cinq opérateurs sont habilités à dispenser aux demandeurs d’emploi cet accompagnement personnalisé : Pôle emploi bien sûr mais aussi les missions locales pour les jeunes, l’APEC pour les cadres, Cap emploi pour les personnes handicapées ainsi que les organismes paritaires agréés au titre du congé individuel de formation (OPACIF).

Enfin l’implication des partenaires sociaux sera aussi prépondérante. Dans le cadre du COPAREF, ceux-ci élaborent la liste des formations régionales éligibles au compte personnel de formation (CPF). Depuis l’an dernier les demandeurs d’emploi qui n’ont pas acquis de crédit d’heures via une expérience professionnelle antérieure disposent d’un crédit de 100 heures de formation sur leur CPF financées par le Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels (FPSPP) sur la base d’un remboursement forfaitaire horaire de 9 euros incluant frais pédagogiques et frais annexes.
Les OPCA sont aussi en mesure de prendre en charge des « préparations opérationnelles à l’emploi » (POE) individuelles et collectives proposées par Pôle emploi. Mais c’est en matière de recensement des besoins de formation, à court et moyen terme, que le rôle des partenaires sociaux sera primordial compte tenu de l’expertise acquise dans ce domaine par de nombreuses branches professionnelles.

Notes

[1Conseil paritaire interprofessionnel régional pour l’emploi et la formation

[2Organismes paritaires collecteurs agréés pour les fonds de la formation professionnelle

[3Organismes Paritaires Agréés au titre du Congé Individuel de Formation

[4Demandeurs d’emploi sans activité le mois précédent ou ayant eu une activité réduite

[5Communautés de communes, entreprises locales, branches professionnelles, partenaires sociaux, acteurs du service public de l’emploi…

Articles du même thème :