Mobilisation de la Direccte Centre-Val de Loire face aux difficultés de recrutement
Publié le 21 février 2018
Les "difficultés de recrutement" seront au cœur de l’action des « Comités de développement de l’emploi » (CODEVE) qui prennent la suite des « services publics de l’emploi locaux » (SPEL) [1]. Mis en place dans chaque bassin d’emploi, ceux-ci mobilisent un large partenariat avec les professionnels de l’emploi et les acteurs sociaux économiques. Les sous-Préfets en assurent la coordination et seront réunis dans cette perspective le 6 mars prochain à la Préfecture de région.
200 000 offres d’emploi non satisfaites chaque année
En avril dernier, 43% des entreprises [2] de la région Centre-Val de Loire, indiquaient anticiper des difficultés pour embaucher (près de 6 point de plus qu’au niveau national) et depuis le début de l’année, la situation, loin de s’être améliorée, est en passe de menacer l’activité de certains secteurs et s’avère être un frein à la compétitivité des entreprises.
« Quelle que soit la conjoncture, on estime en France à 200 000 les offres d’emploi qui sont abandonnées chaque année faute de candidats adéquats » précise Morad Ben Mezian, de France Stratégie, invité au séminaire de la Direccte pour présenter le rapport « Renforcer la capacité des entreprises à recruter ».
Savoir objectiver ses besoins
Les causes de ces difficultés de recrutement sont nombreuses : pénurie de compétences techniques pointues, mauvaise image du métier ou d’un secteur d’activité, surqualification des profils souhaités par rapport au poste à pourvoir, problème d’attractivité de certains territoires…
Autre écueil : certaines TPE-PME, prises par l’urgence, ne prennent pas toujours le temps de rédiger une fiche de poste et de formaliser précisément leur besoin. Résultat : Seules 15% des entreprises, surtout des grandes, s’avèrent être capables d’objectiver les compétences demandées [3]. Il est donc crucial d’accompagner les entreprises dans leur réflexion RH.
Des méthodes innovantes au service des recruteurs
Pour accompagner les employeurs, Pôle emploi mobilise déjà de nombreux outils : dépôt d’offres d’emploi et consultation de CV en ligne, nouvelles applications invitant le chef d’entreprise à valider une liste de compétences pré-établies pour certains métiers (vendangeurs, maçons, téléconseillers…), recrutement « à l’aveugle » sans CV pour se concentrer sur la motivation et le savoir-être des candidats, méthode de recrutement par simulation (MRS) où l’on teste en situation réelle les habiletés concrètes demandées pour le poste à pourvoir… En 2016, 6000 personnes ont été évaluées via la MRS sur la région et 1400 d’entre elles ont été recrutées.
Un travail de fond avec une branche ou un territoire
Dans certains cas, lorsque la pénurie de main d’œuvre devient récurrente pour certains postes, la branche professionnelle doit revisiter ses modes d’organisation et ses conditions de travail. Ainsi, la Direccte et Pôle emploi sont intervenus ensemble à Vierzon auprès des structures d’aides à domicile qui ne parviennent pas à recruter durablement des aides à domicile. Un parcours « découverte du métier » a été élaboré, un cursus de formation construit avec les employeurs et l’appui de la Région a été mis en place, et l’Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail (ARACT) va aider prochainement les structures à professionnaliser leur gestion des ressources humaines à partir d’un état des lieux établi par l’inspection du travail en 2017.
Notes
[1] Le service public de l’emploi (SPE) rassemble les acteurs publics et privés chargés de la mise en œuvre de la politique de l’emploi. Les professionnels de l’emploi (Services de l’Etat, Pôle emploi, Missions locales, Sameth/Cap Emploi) mais aussi les collectivités locales et les partenaires socio-économiques locaux..
[2] Enquête « Besoins de main d’œuvre 2017 » de Pôle emploi
[3] Etude Cereq DARES – Ministère du travail