Movida : la 3D à la portée de toutes les entreprises
Publié le 8 mars 2017 | Dernière mise à jour le 10 mars 2017
Fondée il y a plus de 20 ans de cette TPE orléanaise axée sur la création d’images 3D et la production audiovisuelle, a fait le constat suivant : les outils de conception d’images et de simulateur 3D sont à ce jour essentiellement utilisés par des producteurs de jeux vidéo pour des applications ludiques via notamment les casques de réalité virtuelle [1] dont les prix devraient fortement baisser ces 3 prochaines années.
Mieux produire, apprendre, consommer avec la 3D
Pourtant, de tels outils peuvent aussi répondre à de nombreux besoins d’entreprises en matière de production industrielle (conception et test de prototypes…), de formation (serious games) ou de services (visite d’appartements virtuels dans l’immobilier…). Mais à ce jour ils restent encore peu répandus pour ce type d’utilisation en raison de leur coût. Ainsi, seuls de grands groupes (aéronautique, armement…) sont en capacité de développer de tels logiciels de simulation industrielle.
« La 3D en temps réel s’avère non viable économiquement pour de nombreux projets car les outils utilisés par les designers ne sont souvent pas compatibles directement avec ceux exploités par les ingénieurs dans des applications métiers » observe Philippe Herber, directeur de Movida production. « De plus, les designers et développeurs ont souvent du mal à communiquer entre eux et bien appréhender leurs contraintes réciproques. Le grand atout de notre moteur d’affichage 3D « Harfang » que nous avons conçu il y a 3 ans est d’être facilement intégrables dans les programmes écrits avec des langages (Python, Java, C++…) dédiés aux secteurs industriels ou de services. Des images 3D de grande qualité peuvent ainsi facilement s’afficher sur la plupart des écrans existants (écran de contrôle de machines ou de robots, distributeur de billets, tableau de bord de voiture…) sans nécessiter de couteuse adaptation informatique »
Une plate-forme collaborative
Le projet « Assemble » qui a été sélectionné par le jury du Concours d’innovation numérique vise pour sa part à offrir aux designers et aux développeurs une plate-forme numérique où ils pourront aisément collaborer pour concevoir et créer des modélisations 3D appliquées à différents univers métiers. Les applications sont nombreuses. « En cas de panne sur une chaine de montage nécessitant une intervention risquée, le technicien d’intervention peut répéter à l’avance ses gestes sur une chaine virtuelle si celle-ci a été préalablement modélisée » remarque, à titre d’exemple, Philippe Herber.
Ces techniques de simulation qui permettent de former ses collaborateurs dans un environnement virtuel – donc sécurisé – sont déjà très utilisés dans l’industrie nucléaire ainsi que dans l’installation de salles blanches de production pharmaceutique : grâce aux formations par simulateurs, les incidents de production dans ce type de salle diminuent régulièrement chaque année.
Un triple modèle économique
Le modèle économique du projet « Assemble » est triple. Tout d’abord,Movida production fera payer une licence aux designers souhaitant créer avec « Assemble » des environnements et modèles 3D facilement intégrables dans des applications métiers. Ensuite, l’entreprise compte bien intervenir à la demande de clients pour les accompagner dans des projets nécessitant un développement spécifique. Enfin, designers et développeurs pourront échanger ou vendre sur la plate-forme leurs créations : modèles 3D, composants logiciels, plug-in [2]… A chaque transaction, Movida production percevra un pourcentage.
Mais le plus important selon l’équipe de Movida sera de permettre à tous les membres de cette communauté d’utilisateurs d’enrichir eux-mêmes les potentialités du moteur d’affichage « Harfang », sous licence open source [3].
Devenir incontournable
Pour faire connaître la plate-forme, Movida production a déjà programmé une intense campagne de promotion (via réseaux-sociaux, forums spécialisés, conférences…) sans oublier les interventions dans les écoles d’ingénieurs et de design. A la clef ? : la distribution de milliers de licences « Assemble » d’ici 5 ans et pourquoi pas un moteur « Harfang » devenu incontournable chez les développeurs 3D et les ingénieurs.
Notes
[1] le casque de réalité virtuelle est un dispositif d’affichage, porté sur la tête ou dans un casque, qui a un écran d’affichage en face de chaque œil.
[2] un plug-in est un paquet qui complète un logiciel pour lui apporter de nouvelles fonctionnalités
[3] Open Source : un programme informatique dont le code source est distribué sous une licence permettant à quiconque de lire, modifier ou redistribuer ce logiciel.