Wild Code School : l’enseignement « sauvage » débarque à Orléans
Publié le 6 juillet 2016
« 90% des métiers exigeront des compétences numériques à l’horizon 2020 », selon Anna Stepanoff, co-fondatrice de la Wild Code School. C’est notamment pour cette raison qu’elle a décidé, avec Romain Cœur, de créer un lieu dédié capable de répondre aux besoins des entreprises en matière de nouvelles technologies.
Une école sauvage
C’est lors de son poste d’enseignante universitaire qu’Anna Stepanoff a fait ce constat : « le système est trop lent pour s’adapter aux nouvelles technologies ». Elle créé donc, en 2014, Simplon Village à la Loupe (28) qui deviendra très vite la Wild Code School.
Pourquoi « Wild » ? Car ce mot signifie « sauvage » en anglais et permet de donner une dimension internationale à l’établissement. Anna Stepanoff ajoute qu’il s’agit d’une langue essentielle pour les développeurs. De plus, la première école a été implantée en Eure-et-Loir, dans un milieu rural et donc sauvage. Enfin, cette école représente, pour la créatrice, une alternative au système éducatif traditionnel avec un mode d’enseignement unique et anticonformiste.
- A la Wild Code School, "Apprends à coder...sans chaussures"
Cette école, qui est un « acteur éducatif agile capable de s’adapter aux entreprises », accueille des élèves de tous les âges dès lors qu’ils sont majeurs, mais également de profils très variés. Ainsi, demandeurs d’emplois, employés en recherche de reconversion ou simplement de perfectionnement sont les bienvenues. « Nous avons de plus en plus de demandes de personnes qui ont déjà un métier et qui veulent acquérir de nouvelles compétences numériques, comme des graphistes par exemple ». Le principal critère d’admission est donc la motivation du candidat.
Si les frais d’entrée sont de 6 000 euros, la co-fondatrice précise que seulement « un quart des élèves paye réellement la formation ». En effet, la Wild Code School accompagne chaque étudiant dans ses financements grâce à des aides de la région, de pôle emploi ou encore au programme d’investissement avenir de l’Etat qui leur permet de bénéficier de 101 bourses.
Une formation unique
Labellisée Grande Ecole du Numérique, la Wild Code School propose donc la possibilité d’obtenir un diplôme reconnu par l’Etat, celui de Développeur logiciel de niveau 3. Pour cela, les élèves suivent un cursus de 5 mois au sein d’un groupe de 45 étudiants en moyenne. Il ne s’agit néanmoins pas d’un enseignement traditionnel, car une grande partie de l’apprentissage s’effectue par le biais de la plateforme pédagogique Odyssey. Cette dernière propose des « tutoriels, des exercices, des challenges » qui sont, par la suite, mis en pratique au sein d’ateliers.
Les formateurs, qui gèrent environ 15 élèves chacun, sont pour la plupart des développeurs professionnels ou des anciens élèves qui partagent leur expérience après avoir excellé dans leur domaine. « Les enseignants ont un statut particulier, car ils ne transmettent pas leur savoir de façon traditionnelle. Il n’y a pas de cours, mais des ateliers qui prônent l’autonomie de l’élève ».
Les étudiants ont également plusieurs projets sur lesquels ils travaillent afin de se constituer un portfolio à présenter aux futurs recruteurs à la sortie de l’école.
Et après ?
Qu’ils soient de futurs développeurs ou des professionnels souhaitant compléter leurs compétences, 80 % des élèves de la Wild Code School s’insèrent dans le monde du travail à la fin du programme. « Nous n’avons pas encore beaucoup de recule sur ces données, mais nous avons pour objectif un taux d’insertion professionnel de 100% en 2017 », explique Anna Stepanoff. Des chiffres très positifs et ambitieux qui sont, notamment, dus aux relations qu’entretient l’école avec les entreprises pendant et après la formation : « 60% des élèves travaillent avec des startups qui peinent à recruter, 15% en agence web et 15% avec des PME ».
La rentrée de la Wild Code School à Orléans, le 5 septembre 2016, au Lab’O, est donc très attendue. « Chaque école est réfléchie en fonction du marché du travail où elle est implantée. Le Lab’O est un lieu idéal pour ça, car il regorge d’entreprises potentiellement recruteuses ». Si la promotion 2016 ne formera qu’une quinzaine d’élèves, Anna Stepanoff espère augmenter ses effectifs : « Nous avons reçu énormément de demandes et nous allons probablement devoir arrêter les inscriptions plus tôt que prévu. »
Fort de ce succès, l’école se développe très rapidement et l’ouverture de nouvelles structures à Lyon, Bordeaux et Toulouse est déjà annoncée. Anna Stepanoff voit même plus loin : « Nous envisageons d’installer la Wild Code School à l’étranger d’ici 2017. C’est une formation qui est pertinente partout. Nous souhaitons donc l’étendre à d’autres pays francophones de l’Europe, pour commencer… »
Alix Werthauer
Credit photo : Wild Code School