72 000 demandeurs d’emploi formés en 4 ans

Publié le 12 février 2019

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En présence de Jean-Marie Marx, Haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi, près de 300 professionnels de l’insertion et de la formation ont assisté, le 22 janvier dernier à Orléans, à la signature du PACTE régional d’investissement dans les compétences 2019-2022. Elaboré avec les partenaires sociaux et signé par l’Etat et le Conseil régional, ce PACTE, doté de moyens financiers sans précédent, devraient permettre à 72 000 demandeurs d’emploi, pas ou peu qualifiés, de se former à des métiers recherchés par les entreprises régionales.

D’emblée le Haut-commissaire a tenu a salué la réussite de la phase d’amorçage du PACTE qui a permis d’ouvrir sur la région 6000 places de formation supplémentaires en 2018, en plus des 20 000 déjà programmées par la Région. « Plus de la moitié des 15 milliards du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) porté par le Gouvernement sur la durée du quinquennat seront régionalisés et mis en œuvre dans le cadre des PACTES » a tenu a rappelé Jean-Marie Marx. « Il s’agit de remettre le pied à l’étrier aux jeunes et aux adultes éloignés du marché du travail en lançant des actions de formation correspondant aux besoins des entreprises locales. De nos jours, face aux transformations incessantes des métiers, en lien avec la révolution numérique et la conversion écologique, investir dans les compétences est la seule manière de garantir un essor économique durable et inclusif. N’oublions pas que le niveau de compétences de nos concitoyens est aussi un facteur d’attractivité de la France à l’étranger ».

Innover par l’expérimentation

Ce PACTE a été élaboré et sera piloté dans le cadre d’une instance quadripartite (Etat-Région-partenaires sociaux) : le bureau du CREFOP [1]. « Dès le mois de juin 2018, nous avons réalisé, avec l’implication des représentants employeurs et salariés, un diagnostic régional à partir duquel a été co-construit la stratégie régionale pluriannuelle du PACTE » précise Marika Petit, responsable du service « Accès et Retour à l’Emploi » à la Direccte. « Les actions prévues dans le PACTE ne sont bien sûr pas figées et devront évoluer pour prendre en compte les nouveaux besoins en compétences recueillis en continu tout au long de la période 2019-2022. Et surtout, les moyens importants liés au PACTE vont nous permettre d’innover en expérimentant avec les professionnels de l’orientation, les entreprises et les organismes de formation de nouvelles méthodes permettant de mieux réinsérer des personnes éloignées de l’emploi. L’innovation pourra avoir trait à l’identification des besoins en compétences, l’attractivité des métiers, de nouvelles approches pédagogiques intégrant les potentialités des outils numériques…"

Des actions au plus près des territoires

En Centre-Val de Loire, l’apport financier de l’Etat, sur toute la durée du PACTE, sera de presque 251 millions et viendra s’ajouter à l’effort d’investissement que la Région avait d’ores et déjà programmé en matière de formation. « Cela constitue une formidable opportunité pour aller plus loin » constate enthousiaste Isabelle Gaudron, Vice-Présidente du Conseil régional, déléguée à la formation, à l’insertion et à l’orientation. « Nous faisons un triple pari : offrir à chacun une formation attractive, prenant en compte son projet professionnel. Mieux impliquer les entreprises dans la co-construction d’actions de formation répondant à leurs attentes mais aussi considérer que les bassins d’emploi constitue le bon niveau pour initier et mettre en œuvre ces actions  ». Et François Bonneau, Président de région, de surenchérir : « Comme en 2016 et 2017, nous allons organiser du 30 janvier au 30 mars avec l’Etat, Pôle emploi et les partenaires sociaux, des cordées du territoire emploi-formation dans 23 bassins d’emploi. Nous nous sommes donnés comme défi d’identifier et d’initier dans chaque territoire 3 formations répondant à des besoins locaux, soit un total de 72 actions de formations débouchant sur des emplois ».
Parallèlement, et en complément des cordées, tous les acteurs locaux (service public de l’emploi, branches professionnelles, communautés de commune, conseils départementaux…) continueront de se mobiliser tout au long de l’année dans le cadre des Comités de développement de l’emploi (CODEVE), copilotés par l’Etat et la Région, pour mettre en œuvre des actions concrètes destinées à résoudre les difficultés de recrutement enregistrés par certains secteurs d’activité.

Transformer les pratiques

A l’issue du diagnostic régional élaboré avec les partenaires sociaux, trois axes de transformations ont été identifiés et présentés le 22 janvier dernier à tous les participants. Ces transformations concernent tous les acteurs, à savoir le service public de l’emploi et de l’orientation, l’appareil de formation mais aussi les entreprises et les branches professionnelles.

Il s’agira tout d’abord, d’impliquer plus fortement les entreprises dans l’évaluation de leurs besoins en compétences mais aussi de les associer à la définition même de l’action de formation, de la sélection des stagiaires à son déroulement.
Ensuite, l’enjeu majeur sera d’accompagner l’appareil de formation à « révolutionner » ses pratiques en favorisant des parcours de formation plus souple, modulaire voire itératif via des allers-retours entre formation et emploi. Grâce au PACTE [2], les organismes de formation retenus à l’issue des appels d’offre auront désormais les moyens de concevoir de véritables réponses sur-mesure, d’utiliser les atouts du numérique en matière pédagogique, de penser autrement l’apprentissage, en s’appuyant davantage sur des situations de travail.
Enfin, les acteurs du service public de l’emploi et de l’orientation devront renforcer l’accompagnement et l’information des publics visés par le PACTE via une présence de proximité accrue, notamment dans les quartiers de la politique de la ville et dans les zones de revitalisation rurale. Ainsi par exemple un bus itinérant, exposant les atouts des métiers en tension ou émergents devrait bientôt sillonner tous ces territoires. Le défi est en effet de redonner l’envie à ces jeunes et à ces personnes en voie d’exclusion du marché du travail de se construire un projet professionnel et d’aller se former.
Cela sera sans doute le challenge le plus difficile que ce PACTE, impulsé par le gouvernement, aura à remporter. Mais les bénéfices attendus sont inestimables en termes de cohésion sociale et de lutte contre l’exclusion.

Des appels à projets nationaux

Le ministère du travail lance depuis juillet 2018 au niveau national dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) des appels à projets auxquels les acteurs en région sont invités à répondre. L’objectif est d’inciter ces derniers à innover dans leurs pratiques. A ce jour 3 appels à projets (AAP), toujours en cours, ont été publiés :

  • L’AAP « 100% inclusion » visant à remobiliser et accompagner de manière innovante jeunes et demandeurs d’emploi.
  • L’AAP « prépa apprentissage » destiné à préparer les jeunes en amont de leur entrée en apprentissage.
  • L’AAP « intégration professionnelle des réfugiés » pour déployer des parcours d’accompagnement vers et dans l’emploi à l’attention de bénéficiaires d’une protection internationale ou de demandeurs d’asiles de + de 6 mois.
    Un 4ème appel à projets va d’ici la fin février être publié par la DIRECCTE Centre-Val de Loire :
  • L’AAP « Repérer et mobiliser le public invisible », notamment les plus jeunes d’entre eux » qui ne sont ni en emploi, ni en formation ni suivi par le service public de l’emploi.

Notes

[1Comité Régional de l’Emploi, de la Formation et de l’orientation Professionnelles

[2le forfait moyen d’un parcours de formation/insertion professionnelle pourra atteindre 8500 euros (au lieu de 3000 euros pour les parcours initiés par exemple dans le cadre du Plan 500 000 formations en 2016)