Contrat d’engagement jeune : un coaching intensif pour les jeunes sans emploi ni formation

Publié le 21 mars 2022 | Dernière mise à jour le 6 juillet 2023

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Lancé par le gouvernement le 1er mars dernier, ce nouveau dispositif, ouvert à tout jeune sans emploi, ni formation de moins de 26 ans [1], propose un accompagnement intensif pour l’aider à construire son projet professionnel, découvrir des métiers, se former et surtout trouver un emploi. En Centre-Val de Loire, l’objectif pour 2022 est d’en faire bénéficier plus de 10 500 jeunes.

Dans le Loiret, 6 jeunes avaient rendez-vous le 2 mars dernier à la mission locale d’Orléans pour signer, face à la presse, leur « Contrat engagement jeune » (CEJ) et officialiser ainsi le lancement de cette nouvelle mesure en présence de la Préfète de région, de la directrice régionale de Pôle emploi et du Président de la Mission Locale. « Les tensions de recrutement actuelles sont une véritable opportunité pour les jeunes » souligne Régine Engström, Préfète de la région Centre-Val de Loire. « En effet, aujourd’hui, beaucoup d’employeurs ne regardent pas le diplôme mais recherchent avant tout un savoir être et une sincère motivation de la part du jeune pour le poste proposé. L’Etat aujourd’hui tend la main à tous ces jeunes laissés au bord de la route et leur dit : vous pouvez avoir confiance en vous et trouver le métier qui est fait pour vous  ».

Un accompagnement de 15 à 20 heures par semaine

Chaque jeune en CEJ est suivi par un conseiller dédié de sa mission locale ou de Pôle emploi. Ce conseiller reste son référent tout au long de son parcours, y compris lorsque le jeune intègre une formation ou un stage de découverte dans une entreprise. « Nos conseillers Pôle emploi suivront chaque jeune jusqu’à ce qu’il ait trouvé un emploi durable [2] » confirme Virginie Coppens-Ménager, directrice régionale Pôle emploi. « Même lorsqu’un jeune décide de faire un service civique ou de suivre une formation, le contact avec son conseiller n’est pas rompu. Celui-ci réalise des points hebdomadaires avec chaque jeune suivi ainsi qu’un bilan mensuel, en présentiel  »

Le but de ce coaching intensif est de permettre au jeune de se mobiliser 15 à 20 heures par semaine au minimum, à travers des temps d’accompagnement individuel ou collectif, des temps en autonomie, des périodes de formation, de mise en situation de travail… Le Jeune en CEJ peut aussi intégrer un des nombreux dispositifs inclus dans le plan « 1 jeune, 1 solution » : prépa-apprentissage, service civique, école de la 2ème chance, Epide (Etablissement pour l’insertion dans l’emploi), service civique…

« Ce que j’attends de mon CEJ, c’est de pouvoir découvrir un métier et un secteur d’activité qui m’intéresse vraiment » confie Keindy, 22 ans après une première expérience dans la mécanique chez un garagiste qui ne l’a pas convaincu. « J’ai réalisé un service civique dans un lycée et j’ai beaucoup apprécié les séances de sophrologie qu’avaient mises en place certains enseignants pour détendre les élèves  » relate Danaé, 22 ans. « Aujourd’hui, avec mon CEJ, je voudrais suivre une formation à la création d’entreprise car j’envisage de créer une offre de service autour du bien être en milieu scolaire »

Des parcours adaptés aux jeunes les plus en rupture

Certains jeunes sont dans une vraie situation d’isolement, de perte de confiance en eux et de défiance vis-à-vis des institutions. Pour eux, il s’agira avant tout de mettre en place, via le Contrat d’Engagement Jeune, des actions de remobilisation, basées sur la participation à des activités qui les motivent, mais aussi de prendre en charge toutes les difficultés auxquelles ils peuvent être confrontés  : santé, logement, mobilité, gestion d’un budget… Pour tous ces jeunes qui ont des freins spécifiques au retour à l’emploi, le parcours pourrait durer au-delà des 12 mois prévus initialement.

Le rôle central des entreprises

Les entreprises joueront un rôle essentiel dans la réussite du Contrat d’Engagement Jeune. D’ores et déjà, le gouvernement a sensibilisé les organisations professionnelles, les groupements d’employeurs et toutes les structures d’insertion par l’activité économique dans le cadre d’une campagne de communication d’envergure programmée jusqu’à la mi-mars. Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, a organisé pour sa part fin février un webinaire sur le sujet à l’attention de la communauté « Les entreprises s’engagent pour l’inclusion » (30 000 entreprises engagées en France).

Grâce au Contrat d’Engagement Jeune, les employeurs, dont certains peinent à recruter, auront l’opportunité d’identifier de nouveaux jeunes talents potentiels en acceptant de les accueillir quelques semaines en immersion professionnelle. L’occasion aussi pour le jeune de vérifier son appétence pour le métier. Les employeurs pourront par ailleurs bénéficier d’aides à la formation préalable à l’embauche, à l’apprentissage… « Je suis prête à accueillir des jeunes en immersion dans nos entreprises du BTP  » indique Isabelle Dubillot, directrice du groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification (GEIQ) BTP du Loiret. «  Les chefs d’entreprises sont avant tout à la recherche de jeunes respectueux des horaires et de consignes de sécurité. La qualification peut s’acquérir ensuite via un contrat en alternance  ».

Notes

[129 ans pour les jeunes en situation de handicap qui rencontrent des difficultés durable d’accès à l’emploi, qui ne sont pas étudiants et qui ne suivent pas de formation

[2CDI ou CDD de 6 mois et plus