Des entreprises en transport-logistique redorent leur image

Publié le 11 mars 2019

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Améliorer l’image du secteur auprès des jeunes ; le faire mieux connaître au service public de l’orientation ; améliorer les conditions de travail : Telle est la triple ambition d'un plan d'action ambitieux mené par cinq entreprises du Cher.

Cinq entreprises bénéficient d’un plan de GPECT (Gestion prévisionnelle des emplois et compétences territoriales) financé via une convention signée le 4 décembre 2018 entre l’Etat et la CCI 18. Mise en œuvre avec l’appui d’un consultant, « cette démarche vise à aider à améliorer l’attractivité des métiers, en particulier ceux de préparateurs de commande et de conducteurs routiers, pour satisfaire les besoins de recrutement importants dans le secteur », résume Gregory Ferra, directeur adjoint Emploi à l’UD Direccte du Cher.
Le plan se décline en 3 axes. Le premier, faire évoluer les représentations des jeunes, se traduit par des rencontres entreprises/jeunes/enseignants organisées avec l’Education nationale. Plusieurs sociétés ont accueilli des classes dans leurs entrepôts et un jeu-concours va permettre à des collégiens d’en savoir plus sur les opportunités d’emploi du secteur. Le second axe consiste à présenter ces mêmes métiers aux équipes du service public de l’orientation (Pôle emploi, missions locales, Cap Emploi…) et le troisième à renforcer la qualité de vie au travail (QVT), avec l’appui de l’Agence régionale de l’amélioration des conditions de travail (ARACT).

Développer notre attractivité

« Le consultant missionné nous a inscrit dans une dynamique de travail », témoigne Alexandra Grandjean, co-gérante, avec Charles Grandjean, son mari, de TLM, entreprise de transport-logistique implantée à Vierzon et Bourges (49 salariés, 12 000 m² de stockage, 85 cartes grises dont 34 moteurs). « Il nous a fait gagner du temps et nous a aidés, entre autres actions, à créer un support de présentation de nos métiers aux acteurs de la formation, pour faire changer l’image négative du métier de conducteur, un métier bien payé, ouvert aux femmes, qui fait appel à de multiples technologies ».
TLM, qui a besoin de recruter des conducteurs titulaires du permis EC (super lourd) et de former des conducteurs d’engins de chargement-déchargement, s’est en parallèle engagée dans une démarche de QVT pour « conserver un bon relationnel humain en cette ère numérique ». Démarche qui se concrétise aussi par l’installation de transpalettes électriques dans les camions pour faciliter la tâche des conducteurs.

« Nous nous sommes réunis entre entreprises qui investissent de manière importante dans nos métiers et en ont une vision à long terme », conclut Vincent Bages, directeur supply chain de Rians (fabrication-commercialisation de produits laitiers, avec 700 salariés à Rians, dont 70 logisticiens et 75 chauffeurs). « Nous voulons véhiculer une réalité et une image très positives de nos métiers, des métiers d’avenir, avec de belles carrières à faire, insiste-t-il. Nous bénéficions pour cela d’un super accompagnement de la Direccte et du consultant : il nous fédère et nous donne de la méthode et des idées pour développer notre attractivité ». L’enjeu est de taille : rien que chez Rians, le potentiel d’embauche est de 20 personnes par an en CDI sur 5 ans !

Priorité à la « QVT » avec l’appui de l’ARACT
« Dans un premier temps nous avons interrogé des salariés qui ont su exprimer la plus-value de leur travail, notamment une certaine autonomie d’action », explique Isabelle Freundlieb, directrice régionale de l’ARACT, à propos du soutien que l’ARACT a apporté à la démarche de GPECT. « Nous lançons maintenant auprès des jeunes, des demandeurs d’emploi, des personnes en insertion et de toutes celles potentiellement intéressées par les métiers de conducteur ou d’agent logistique une action "Dessine-moi le travail". Il s’agit de cerner la perception et les stéréotypes qu’ils ont sur les métiers du secteur pour permettre ensuite aux entreprises de faire un pas de côté sur les modalités de recrutement et d’intégration. Cette démarche leur permettra ainsi d’initier une réflexion sur la QVT bénéfique à l’ensemble de leurs collaborateurs ».

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