Filière agro-alimentaire : Cap sur de nouvelles compétences !

Publié le 4 avril 2019 | Dernière mise à jour le 24 juillet 2020

  • Envoyer a un ami
  • facebook twitter
L’Etat et OPCALIM (OCAPIAT) aident les PME agro-alimentaires à faire face aux mutations qui vont intervenir dans l’agriculture, en les accompagnant dans l’indispensable évolution des compétences de leurs salariés.

Face à la profonde transformation de l’agriculture, la Direccte et OPCALIM (l’opérateur en compétences pour l’agriculture et la branche agro-alimentaire OCAPIAT) aident des TPE-PME à relever le défi de l’adaptation de leurs compétences humaines. « Les mutations en cours font que l’on ne peut plus penser les stratégies des entreprises comme auparavant, trop de paramètres changent », explique Christine Davanne, conseillère formation OPCALIM : aléas climatiques, évolutions règlementaires, pressions environnementales, concurrence accrue, changements d’habitudes alimentaires, exigences de la grande distribution, automatisation, numérisation…
« Ces paramètres impliquent de faire évoluer rapidement l’organisation et le management des entreprises et surtout d’anticiper l’évolution des compétences des salariés. La difficulté tient à ce que l’on doit accompagner des êtres humains, pas des machines, ce qui implique de préparer le travail en amont si l’on ne veut pas échouer ».
« L’objectif est de sécuriser le parcours professionnel des salariés », ajoute Bernadette Maillet, chargée de mission au service "Mutations économiques" de la Direccte. OPCALIM Centre-Val de Loire et la Direccte ont mandaté Bruno Bernardot (cabinet Loxo Conseil RH) pour effectuer un travail opérationnel dans la durée pour les entreprises et salariés du secteur. Le consultant établit d’abord « une véritable analyse de situation, pas un simple QCM », explique Christine Davanne, à partir des informations que l’entreprise lui livre et qu’il structure. Objectif : donner une visibilité économique et sociale à l’entreprise lui permettant de prendre les décisions adéquates.

OPCALIM intervient à chaque étape décisive du plan d’actions co-construit avec l’entreprise et prend le relais de Loxo pour l’aide à la mise en place de formations. « A aucun moment, ni le consultant ni OPCALIM ne dicte au dirigeant la décision qu’il doit prendre", relève Christine Davanne. "Car lorsque le projet est structuré et formalisé, les stratégies à suivre se détachent de façon plus évidente pour le dirigeant ».
Fin 2018, 16 entreprises avaient bénéficié de cet accompagnement et 8 autres devaient rejoindre la démarche qui s’achève en juillet 2019. Parmi elles, la COPAC, coopérative céréalière et d’approvisionnement. « Parce que nous entrons dans l’ère de l’agro-écologie », justifie Patrice Allard, directeur de ce groupe de 36 salariés et 3 piliers (coopérative, jardin, SAV), installé à Chinon (37). « Nous allons vers un changement de business model, qui exige une étude stratégique que nous ne pouvions faire sans le regard extérieur d’un expert. Nous allons maintenant analyser nos ressources humaines, en vue de nous orienter vers le conseil en agro-écologie. Cela impose de rédiger de nouvelles fiches de poste, de préparer de vrais cadres d’entretien professionnel et de revoir la partie intégration des salariés, sachant que ce changement va perturber nos collaborateurs. Il va donc falloir définir des formations adéquates pour qu’ils acquièrent de nouvelles compétences ».

En savoir plus :

Savoir perdre du temps pour en gagner

Dans le cadre de la démarche Direccte – OPCALIM (OCAPIAT), des TPE-PME se réunissent plusieurs fois par an en ateliers de travail pour se nourrir des expériences des unes et des autres. « Elles arrivent ainsi à modéliser des process et des actions, ce qui est assez nouveau pour elles", note Christine Davanne. "Alors qu’elles ont au départ peur d’y perdre leur temps, elles se rendent ensuite compte qu’elles en gagnent ».
Des évaluations sont par ailleurs réalisées. Elles montrent que des emplois ont été créés et/ou consolidés, que des entreprises ont pu atteindre les objectifs indispensables à leur pérennité et que les actions engagées sont en totale adéquation avec les obligations imposées par la réforme de la formation professionnelle.