Filière automobile : la mutation est en route

Publié le 2 mai 2016 | Dernière mise à jour le 3 mai 2016

  • Envoyer a un ami
  • facebook twitter
Lancée pour quatre ans au niveau national, la charte automobile rassemblait l’État, les constructeurs automobiles et les partenaires sociaux. Objectif : adapter les compétences des salariés aux besoins futurs de la filière et faciliter leur mobilité. Un dispositif largement utilisé dans la région-Centre Val de Loire.

Le plan national de soutien à la filière automobile [1] pour les années 2012-2015 incitait les partenaires sociaux à anticiper le plus en amont possible les évolutions prévisibles en matière d’emploi et de compétences. Il s’agissait aussi d’encourager une politique de formation pendant les périodes de baisse d’activité pour préparer les futures évolutions technologiques de la filière.
Deux axes de travail ont donc été définis : accompagner des PME dans le déploiement de démarches de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et développer la formation des salariés afin qu’ils puissent évoluer au sein de la filière ou vers d’autres métiers déployés par des sous-traitants dans le cadre d’une diversification de leurs activités.

Une forte implication au niveau régional

« La mise en œuvre de la charte au niveau régional s’est fortement appuyée sur les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) des branches concernées », rappelle Stéphanie Montjotin, responsable emploi et communication à l’UIMM du Loiret. « C’est-à-dire l’ADEFIM pour la métallurgie et DEFI pour la plasturgie. Ce sont eux qui ont identifié les entreprises éligibles aux aides financières prévues dans le cadre de la charte. Il s’agissait d’entreprises de moins de 250 salariés qui projetaient de diversifier leur activité, hors filière automobile ou de développer leur compétitivité pour être en mesure de répondre aux nouvelles exigences des donneurs d’ordre. Nous avons ensuite aidé ces entreprises à monter leur dossier, qui était soumis à l’avis de la DIRECCTE avant transmission aux instances nationales. »

Un bilan positif

Avec 39 entreprises soutenues, essentiellement dans le secteur de la métallurgie (2 entreprises de la plasturgie) pour un montant de plus d’1,6 millions d’euros, la région Centre Val de Loire fait figure de bon élève ! « Il n’y a pas de donneurs d’ordre dans notre région, qui accueille beaucoup de sous-traitants, notamment dans le domaine du travail des métaux. Aussi, une telle charte ne pouvait que susciter un fort intérêt ! Si les dossiers ont porté uniquement sur la sécurisation des parcours professionnels des salariés (2e axe de la charte), c’est qu’il existe d’autres dispositifs pour favoriser le déploiement de la GPEC. »
Au final, 1469 salariés ont pu bénéficier d’une formation -technique, de management, de qualité, ou de gestion-. « Parmi les entreprises que nous avons questionnées, toutes ont indiqué qu’elles n’auraient pas pu mettre en place de telles formations sans le soutien de la charte et que celle-ci a permis aux salariés de développer des compétences leur permettant d’aller vers l’expertise ou de se former sur de nouvelles machines. »

« Sans la charte automobile, nous n’aurions pas pu mettre en place un tel programme de formation qui a concerné presque tous nos salariés. Grâce à ce dispositif, les salariés ont pu renforcer leurs compétences. Nous avons en parallèle travaillé en interne à développer leur polyvalence pour les faire évoluer dans le cadre de la diversification de nos activités vers l’aéronautique. Cette possibilité de formation a été bien accueillie par les salariés, qui sont intéressés par cette évolution vers l’aéronautique. »
Marc Guillemet, Directeur – LACHANT SPRING, Châteaudun

En savoir plus :

Chiffres clés :

  • 74% des entreprises bénéficiaires comportaient moins de 50 salariés
  • Répartition géographique des entreprises soutenues :
    41% en Eure-et-Loir (13 dossiers), 37% en Indre et Loire (15 dossiers), 13% dans le Loiret, 10% dans le Loir-et-Cher, 8 % dans l’Indre (3 dossiers) et aucune dans le Cher.

Notes

[1Les signataires de la charte automobile : Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Renault, PSA, Comité des constructeurs français d’automobiles, Filière automobile et mobilités (PFA), Fédération des industries des équipements pour véhicules, Union des industries et métiers de la métallurgie, Conseil national des professions de l’automobile, Fédération de la plasturgie, Syndicat national du caoutchouc et des polymères, UIT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, CGT.

Articles du même thème :