Inclusion par l’emploi : les entreprises s’engagent

Publié le 27 juin 2019

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Le gouvernement a lancé en février dernier le plan « 10 000 entreprises pour l’inclusion et l’insertion professionnelle ». Il s’agit d’inciter les entreprises à s’engager dans des actions concrètes favorisant l’accès ou le retour à l’emploi des jeunes et des chômeurs éloignés du marché du travail. Avec l’appui de la Direccte, des clubs d’entreprises volontaires sont en cours de constitution dans chaque département et chaque entreprise est invitée à signer sa propre charte d’engagement.

Le 2 avril dernier à Blois, a été lancé, dans les locaux de l’usine Procter & Gamble, le premier club d’entreprises sous la bannière « La France, une chance. Les entreprises s’engagent ! ». « Nul n’est inemployable «  a déclaré à cette occasion, Jean-Marie Marx, Haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion qui avait fait le déplacement en Loir-et-Cher. « Nous nous devons de donner une chance à ceux qui sont éloignés de l’emploi. Une société inclusive est essentielle si nous voulons travailler sur la cohésion sociale de notre pays ».
Un club similaire a depuis pris forme en Eure-et-Loir le 28 mai dernier et l’ensemble des départements du Centre-Val de Loire devraient en disposer d’ici la rentrée de septembre.

Des engagements spécifiques à chaque entreprise

En fonction de son propre modèle économique et de ses spécificités, chaque entreprise volontaire choisit de s’engager sur une ou plusieurs des 14 thématiques identifiées par le Haut-commissariat. Celles-ci concernent en premier lieu toutes les actions permettant aux jeunes et demandeurs d’emploi de longue durée de découvrir la réalité de l’entreprise afin de mieux s’orienter ou se former : stages découverte, mise en situation professionnelle, recrutement en apprentissage ou en alternance…
En second lieu, elles ont trait à l’accueil ou au recrutement de toute personne inscrite dans un parcours d’insertion professionnelle : personnes en contrat au sein d’une structure de l’insertion par l’activité économique (IAE), personnes placées sous main de justice à la recherche d’un nouveau départ, habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), personne en situation de handicap…

Des actions collectives déjà existantes

« Nous avons la chance en Loir-et-Cher de recenser d’ores et déjà plusieurs actions collectives d’entreprises en faveur de l’insertion ayant déjà fait leur preuve » indique Stève Billaud, responsable de l’unité départementale du Loir et Cher de la Direccte. « L’on peut citer le dispositif « 100 chances, 100 emplois » en faveur des jeunes qui mobilise une cinquantaine d’entreprises, le groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification (GEIQ) ou encore la plate-forme Job 41, initiée par le Conseil départemental, qui facilite la mise en relation entre bénéficiaires du RSA et employeurs. Nous avons par ailleurs décliné au niveau départemental ces dernières années la charte entreprise et quartier, avec l’engagement local d’une douzaine d’entreprises. L’objectif est de s’appuyer sur ces entreprises pour mettre en œuvre le plan 10 000 mais également le dispositif PAQTE, en faveur spécifiquement du public issu des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Avec l’appui de nos partenaires (Chambres consulaires, développeurs économiques des EPCI*…) de tous les professionnels de l’emploi (Pôle emploi, missions locales, école de la seconde chance…), nous proposerons ensuite à d’autres entreprises de s’inscrire dans cette démarche et de rejoindre le club départemental. Leurs engagements seront formalisés dans le cadre d’une convention tripartite entre le Préfet, l’entreprise et le Président du club ».

Grâce au club, une dynamique de coopération

« L’apport du club départemental sera primordial pour suivre les engagements de chacun et surtout valoriser et partager les initiatives réussies » remarque Alain Lejeau, Président départemental de Prométhée-Cap Emploi à qui a été confiée la présidence du club d’entreprise « Le Loir-et-Cher, une chance pour tous ». « Nous allons d’ailleurs nous fixer rapidement 3, 4 indicateurs de suivi et n’hésiteront pas aussi à faire remonter à la Direccte d’éventuelles alertes sur des points de blocage entravant le bon déroulement des actions. Je compte aussi solliciter progressivement un certain nombre de partenaires sociaux, tant côté employeurs que salariés, afin de les inciter à promouvoir, voire à adhérer via leur entreprise à cette dynamique d’employeurs soucieux de redonner une part de dignité aux personnes en voie d’exclusion ».

La réussite de cette opération « La France, une chance pour tous » dépendra aussi en partie du succès du Pacte régional d’investissement dans les compétences 2019-2022 lancé à Orléans en janvier dernier. Ce plan, doté de 251 millions, vise en effet à former sur 4 ans 72 000 demandeurs d’emploi pas ou peu qualifiés pour faciliter leur retour à l’emploi : Encore faut-il que là aussi suffisamment d’entreprises s’impliquent dans la définition de ces formations et acceptent d’accueillir (stages, périodes d’immersion), de coacher (parrainages) et in fine de recruter (en alternance, en CDI…) ces personnes qui n’aspirent qu’à reprendre confiance en eux et dans la société.

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