Ligne LGV Tours-Bordeaux : favoriser l’emploi local
Publié le 11 décembre 2015 | Dernière mise à jour le 17 décembre 2015
Dès juillet 2011, l’implication conjointe de Pôle emploi et des conseils régionaux, dans le cadre d’un partenariat [1] avec l’Etat et le concessionnaire a permis de mener à bien le recrutement de près de 1500 demandeurs d’emploi locaux pour l’ensemble du chantier de la ligne Tours-Bordeaux. Sur la période 2012-2013, beaucoup d’entre eux sont passés par l’une des 9 plates-formes de formation mis en place le long de la LGV (4 en génie civil et 5 en terrassements). Une clause d’insertion stipulait que 10% des heures travaillées devaient être réservées à des personnes en difficulté d’insertion sociale et professionnelle. Résultat : lors de cette 1ère phase du chantier, près de 400 personnes en difficulté, souvent inscrits à Pôle emploi depuis un voir deux ans, ont pu accéder à des formations adéquates et à un emploi.
Une cellule emploi dédiée à l’Indre-et-Loire
« En Indre-et-Loire, lors de ces travaux d’infrastructures, 235 demandeurs d’emploi, quasiment tous domiciliés sur le département, ont été recrutés » se souvient Martine Bellemere, Directrice de l’unité départementale 37 de la DIRECCTE Centre-Val de Loire. « Nous avions mis en place une cellule dédiée, composée de Cosea, Pôle emploi le Conseil départemental, le Conseil régional et l’OPCA. Près de 140 personnes, presque toutes en voie d’exclusion professionnelle, ont pu alors bénéficier d’une formation adaptée dans le cadre d’une préparation opérationnelle à l’emploi (POE) ».
Par la suite, au cours de la phase « superstructure », 400 personnes, dont certaines avaient déjà travaillé sur les infrastructures, ont rejoint les deux centres de formation créés à Villogon (16) et à Nouâtre (37). Ils ont ainsi pu apprendre un nouveau métier dans le ferroviaire et ce dans trois domaines : la pose des voies, la pose des caténaires et les métiers liés à la sécurité.
Le défi de l’après chantier
L’Etat a mis en place dès décembre 2013 une plate-forme inter-régionale d’appui aux mutations économiques destinée à faciliter le reclassement des salariés directs ou indirects du chantier dès la fin de leur contrat de travail. Pilotée par la Préfecture Poitou-Charentes, ce dispositif doté d’un budget de 2,8 millions d’euros vise aussi les TPE-PME fragilisées par la fin des travaux et qui sont en recherche de nouveaux marchés. « En Indre-et-Loire, à partir de juin 2014 nous avons activé un comité local mut’éco » ajoute Martine Bellemere. « En septembre dernier, 2/3 des 232 personnes ayant travaillé sur la ligne LGV et dont le contrat était arrivé à terme, avaient retrouvé une solution de reclassement durable et 77 étaient toujours en recherche d’emploi mais bénéficiaient d’un accompagnement renforcé de Pôle emploi ».
Par ailleurs, pour entretenir la LGV dès sa mise en service en 2017, la société Mesea a été créée. Elle a signé le 21 septembre dernier une convention partenariale « emploi-formation » avec l’Etat et la Région Poitou-Charentes dans laquelle elle s’engage à recruter et former localement ses 170 futurs collaborateurs. D’ores et déjà, 14 jeunes électrotechniciens suivent une formation en alternance avec les lycées Coulomb d’Angoulême et Branly de Châtellerault. La Région Poitou-Charentes a la charge pour sa part de mettre en place des formations aux métiers très spécifiques de la maintenance ferroviaire : entretien des voies et des caténaires, des ouvrages d’art, sécurité de la circulation des rames TGV… Là encore, les demandeurs d’emploi les plus en difficulté (chômeurs de longue durée, travailleurs handicapés…) feront partie des bénéficiaires de ces formations avec un emploi pérenne à la clef.
Notes
[1] Charte emploi en faveur des recrutements liés à la ligne LGV signée le 1er juillet 2011