Préparer la réinsertion professionnelle de détenus grâce à la VAE
Publié le 13 mars 2014
« Le soutien, c’est ce qu’il y a de plus précieux en prison » affirme Loïc, incarcéré à la maison d’arrêt d’Orléans (45). Pendant deux ans, cet homme de 40 ans s’est engagé dans un parcours en VAE. Avec l’aide de l’association Médiaction, plusieurs dizaines de personnes détenues à la maison d’arrêt d’Orléans et au centre de détention de Châteaudun (28) ont travaillé sur leur avenir professionnel. Études, diplômes obtenus, qualifications, expériences et compétences mobilisées…Armelle Roudaire, directrice, formatrice et accompagnatrice de Médiaction, a passé au crible toutes les étapes de la vie professionnelle de ces femmes et de ces hommes. Avec un objectif : identifier les compétences de chacun pour les aider à mieux se projeter dans la vie active et réussir ainsi leur réinsertion sociale et professionnelle.
« Ce type de parcours ne s’adresse pas à toutes les personnes détenues, tempère Gilles Pernelle, responsable de la formation professionnelle des personnes détenues au sein de la Direction interrégionale des services pénitentiaires Centre-Est - Dijon. Entrer dans une telle démarche exige d’avoir une très forte motivation et d’être structuré, ainsi que de pouvoir et vouloir s’en sortir. Lorsqu’elle est entreprise avec sérieux, la VAE est un extraordinaire outil de prévention de la récidive. » C’est aussi l’avis des personnels de l’administration pénitentiaire en lien avec l’expérimentation : « Le travail effectué en VAE contribue à lutter contre la désocialisation des personnes en détention » assure ainsi Delphine Calin, directrice pénitentiaire d’insertion et de probation au centre de détention de Châteaudun. Dans les couloirs de la maison d’arrêt d’Orléans, le directeur technique Daniel Charroin note quant à lui un changement dans le comportement des détenus : « Les personnes deviennent plus accessibles et disent plus facilement bonjour. » Pour François, ex-détenu, et Loïc, en fin de peine, la VAE aura été « un tremplin après la prison ». Un moyen pour regagner une confiance en soi souvent écornée par l’expérience de l’incarcération : « Depuis le début de ce parcours, je me sens plus crédible, plus sûr de moi et de mes choix » conclut François, sur le point de boucler son dossier qu’il devra défendre à l’oral devant un jury.
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