Qualité de vie au travail : des chefs d’entreprises témoignent
Publié le 28 février 2018 | Dernière mise à jour le 11 juillet 2018
Faire connaître aux entreprises les bienfaits de la QVT et les inciter à mettre en œuvre ce type de démarche avec l’aide de consultants, telle est l’ambition de la Direccte qui, dès 2017 en partenariat avec la CCI 45 et l’Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail (Aract), a souhaité organisé plusieurs conférences publiques sur ce thème. « A ce jour, 7 chefs d’entreprises ont accepté de devenir nos ambassadeurs QVT » précise Yaël Auguiac-Tessier, responsable de la mission « mutations économiques-développement des compétences » à la Direccte. « Convaincus de l’impact de la QVT sur le climat social et la performance de leur entreprise, ils se sont engagés à se rendre disponibles 3 à 4 fois par an pour témoigner de leur expérience face à d’autres dirigeants de TPE-PME ».
Le 20 février dernier à Tours ; deux nouvelles entreprises ont présenté les actions qu’elles avaient déployés en interne pour améliorer le vécu quotidien de leurs salariés : Séco Tools installée à Bourges, spécialisée dans la production d’outils de fraisage / tournage et Jérôme BTP (Génie civil-réseaux-bâtiment) employant 160 collaborateurs à Ballan-Miré (37).
Le point de vue d’une PME dynamique…
Chez Jérôme BTP, le bien-être au travail passe par une attention accrue à la sécurité (formation, aménagement du poste de travail, veille du CHSCT…), à la santé au travail (échauffement, hygiène alimentaire, lutte contre les addictions..) ainsi qu’à la qualité de l’ambiance au travail. Celle-ci commence dès l’accueil des nouveaux collaborateurs (livret d’accueil, tutorat…) et s’entretient par l’organisation régulière de moments de convivialité, un comité d’entreprise actif sans oublier la prise en compte des suggestions des collaborateurs (boîte à idée).
… et d’un groupe international
Séco Tools, qui appartient à un groupe international, a indiqué avoir mis en place pour sa part une cellule d’assistance et d’écoute pour aider les salariés à surmonter des difficultés psychologiques personnelles ou professionnelles. Sa politique en matière de ressources humaines repose sur trois piliers : esprit de famille, passion pour le client et l’engagement personnel. Par ailleurs, un accord sur le télétravail pour les commerciaux itinérants ainsi qu’un accord sur le droit à la déconnexion (pas de communication d’ordre professionnel de 20H00 à 7H00 en semaine et le WE) ont été négociés dans l’entreprise sans oublier un effort important pour la formation continue (3% de la masse salariale). Au niveau du cadre de travail, un point « break » a été aménagé avec boissons et revues et des actions sont proposées aux salariés pour promouvoir leur santé. Enfin, s’agissant du management, salariés et encadrement partagent une vision commune de la stratégie et des objectifs du groupe ; chacun salarié bénéficie de 3 entretiens annuels avec leur chef de service pour évaluer les résultats, définir les objectifs à venir et opérer un suivi à mi année.
Beaucoup de questions et quelques clins d’œil
Pour installer un climat propice aux débats, la Direccte avait demandé à deux comédiens de la troupe « Théâtre à la carte » jouant le rôle du PDG et de la DRH d’une entreprise de blanchisserie, de créer des intermèdes ludiques et humoristiques autour de la compréhension de la QVT. L’occasion de mettre à mal bien des poncifs et d’inciter chacun à prendre un peu de distance par rapport à son vécu professionnel : « je suis devenue la reine des livrets : livret d’accueil, livret d’intégration, livret bien-être, livret environnement » ; « soyez agiles et flexibles, expliquez pour mieux impliquer ! »).
Résultats : les questions ont été nombreuses et les échanges animés. « Il a été notamment fait référence au rôle clé du manager de proximité » remarque Karine Malacquis, chargée de mission à la Direccte. « Celui-ci doit d’abord être convaincu du sens de la démarche s’il souhaite emporter l’adhésion des agents. Il doit aussi agir avec bienveillance, avoir le sens de l’écoute, bref, savoir instaurer une relation de confiance avec ses collaborateurs ».
Un accompagnement sur mesure
Certains participants ont soulevé la question des modalités de lancement de la démarche en interne (comment s’adresser aux collaborateurs ?, à quel moment ?...) et des réponses à apporter à ceux qui seraient réticents pour s’impliquer.
Au final, cette matinée aura permis de convaincre plusieurs dirigeants qui n’ont pas hésité à s’inscrire à un « cycle d’accompagnement QVT » porté par l’Aract. « Il s’agit d’une expérimentation cofinancée par la Direccte qui repose sur l’implication des entreprises participantes et vise à répondre à la question : que faire pour initier une démarche QVT au sein de mon organisation ? » résume Yaël Auguiac-Tessier. Ce cursus qui intègre, sur une durée de 8 à 10 mois, 7 jours de formation, à la fois en inter-entreprise et en accompagnement individuel, devrait être dispensé auprès de 10 entreprises réparties en 2 groupes. Un premier bilan de cette expérimentation sera dressé à la fin de l’année.