Réindustrialisation des territoires : lancement de l’acte II en Centre-Val de Loire

L’industrie doit faire face aujourd’hui à de nombreux défis tels que la réindustrialisation, la décarbonation, la sobriété foncière ou encore l’attractivité des métiers. En mai 2023, le Président de la République a fixé pour objectif de faire de la France la championne de l’industrie verte en Europe et a annoncé une seconde phase (2023-2027) du programme territoires d’industrie qui a été lancée officiellement en novembre dernier.

Un bilan de la phase 1 prometteur

Au cours de la phase 1 (2018-2023), Territoires d’industrie a permis de structurer des projets adaptés aux enjeux industriels locaux en favorisant une coopération fructueuse entre élus et industriels. On peut citer à titre d’exemple :

• la création d’une plateforme collaborative sur la fabrication additive et la mise en place d’un parcours de formation aux métiers du numérique sur le territoire Berry-Sologne,
• le travail sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriales (GPECT) sur le territoire Grand-Est Touraine,
• la mise en œuvre d’une démarche d’écologie industrielle et territoriale (EIT) sur le territoire Sologne Val de Cher,
• le déploiement d’une démarche de sobriété foncière sur le territoire Dreux-Portes Euréliennes.

Grâce au plan de relance, plus de 100 projets industriels ont été soutenus dans les territoires d’industrie de la région pour un montant d’aide de plus de 36 M€.
Par ailleurs, 2 missions « choc industriels » ont été déployées en 2022 sur 2 territoires devant faire face à la mutation de filières industrielles, ceux de Montargis-Giens et de Châteauroux-Issoudun.
Enfin, depuis 2023, 3 missions « rebond industriel » se sont déroulées ou sont en cours sur les territoires de Blois Agglopolys et de la Communauté de Communes Romorantinais et Monestois, ainsi que sur les territoires d’industrie de Dreux-Portes-Euréliennes et de Berry Sologne. Ces missions comprennent un appui en ingénierie aux EPCI, pour aider à l’identification de projets pouvant être soutenus financièrement et à la définition d’une feuille de route économique. In fine, une enveloppe totale de 6 M€ a été mobilisée par l’Etat pour accompagner des projets industriels dans le cadre de ces 3 missions.

Phase 2 : un soutien à l’animation renforcée

Les chefs de projet locaux sont les chevilles ouvrières des Territoires d’industrie. Ce sont des facilitateurs qui ont pour mission d’appuyer le binôme élu-industriel référent du territoire ainsi que de fluidifier les coopérations entre tous les acteurs concernés pour faire émerger et mettre en œuvre au plus vite les projets. « Leur rôle est primordial » confirme Fabien MAGNIN, chargé de mission au service économique de la DREETS. « En effet, les services de développement économique des structures inter-communales concernées n’ont pas toujours les moyens humains ou les ressources suffisantes pour étayer les diagnostics et études préalables ou accompagner les porteurs de projet dans leur démarche. L’ambition de cette phase 2 est de doter nos 12 territoires labellisés (voir liste dans encadré ci-dessous) d’un chef de projet. A ce jour, 5 territoires en disposent : Grand Est Touraine, Est Loiret, Sud Eure-et-Loir, Chartres métropole, Orléans-Beauce Loirétaine. 4 territoires sont en cours de recrutement (Dreux-Portes euréliennes, Pôle territorial du Perche, Nord Loiret, Issoudun) et 3 devrait solliciter prochainement les financements pour pouvoir lancer leur recrutement : Berry Sologne, Sologne Val de Cher et Châteauroux-Buzançais-Argenton".

Autre spécificité de ce temps 2 du programme et en lien avec les objectifs d’accélération de la transition écologique, une enveloppe régionalisée issue du fond vert de l’Etat d’un montant de 5,6 millions d’euros sera mobilisable par les territoires d’industrie du Centre-Val de Loire pour des projets d’investissements industriels structurants et ambitieux sur le plan environnemental (ex : projet en matière de protection de l’environnement, de gestion des ressources, de décarbonation, de génie écologique…). Des investissements relatifs au développement des compétences liées à cette transition écologique industrielle pourront aussi émarger à cette enveloppe.

Dernière caractéristique de la phase 2 du programme : la mise à disposition aux territoires labellisés d’une offre d’ingénierie afin de faciliter la structuration et l’étude de faisabilité de projets complexes. Cette offre prend la forme d’un recours à un cabinet conseil externe pour accompagner les acteurs locaux dans la construction de leur projet : élaboration d’un diagnostic, étude d’impact, identification des financements possibles…
Le plus souvent, ce soutien extérieur est temporaire, de quelques semaines à quelques mois à l’issue desquels les territoires sont en mesure de planifier les étapes de mise en œuvre opérationnelle de leur projet.
L’ensemble des soutiens disponibles en matière d’ingénierie à destination des territoires d’industrie sont présentés sur le site de l’Agence Nationale de la cohésion des Territoires (ANCT).