Soutien financier de l’Etat à la formation des personnes en recherche d’emploi

Publié le 29 avril 2024

La ministre en charge du Travail, Catherine Vautrin, a signé le 22 mars dernier avec le Conseil régional un nouveau Pacte régional pour l’investissement dans les compétences (PRIC) pour la période 2024-2027 lors d’une visite à l'usine Delpharm de Chambray-les-Tours. Sur les 4 dernières années, près de 145 000 personnes à la recherche d'un emploi ont pu bénéficier d’une formation grâce au précédent Pacte 2019-2023. Plus de la moitié d’entre elles étaient peu ou pas qualifiées.
Catherine Vautrin, ministre en charge de l’emploi au centre, entourée de Didier Aubineau, directeur régional de la DREETS par intérim et Sophie Brocas, Préfète de la région Centre-Val de Loire.

La signature de ce Pacte témoigne de l’importance accordée par l’Etat au développement de la formation des demandeurs d’emploi, notamment ceux éloignés du marché du travail à cause de leur faible qualification ou de leur âge (jeunes et seniors). En effet, les sommes engagées sont importantes puisque, rien que pour l’année 2024, l’Etat s’engage à apporter, 51,5 millions d’euros de financement additionnel au Conseil régional, soit environ 45% du budget annuel mobilisé par la Région pour la formation des personnes en recherche d’emploi.

L’évaluation du 1er Pacte 2019-2023 a permis de souligner la plus-value de la participation financière de l’Etat. Grâce à celle-ci, la Région a pu notamment investir dans des formations liées aux savoirs de base, aider les organismes de formation à faire évoluer leurs pratiques pédagogiques pour aboutir à des parcours de formation plus fluides, dits « sans couture » ainsi qu’associer davantage les entreprises à l’élaboration des contenus pédagogiques en fonction de leurs besoins, à l’instar des formations DEFIS. Seuls deux bémols assombrissent ce tableau idyllique : tout d’abord la Région a eu des difficultés à saturer à 100% les modules de formation achetés avec un taux de remplissage moyen de 75-80%. Ensuite, il est apparu au niveau national que les crédits de l’Etat avaient insuffisamment bénéficié aux publics peu ou pas qualifiés.

Evolution de la cible des bénéficiaires prioritaires

En fait, et c’est la principale nouveauté par rapport au Pacte 2019-2023, le périmètre des publics prioritaires a été élargi et les crédits de l’État financeront désormais uniquement des actions de formation inclus dans ce périmètre.
Alors qu’au cours des quatre dernières années, l’objectif était d’atteindre les personnes pas ou peu qualifiées, désormais ce critère de niveau de diplôme n’existe plus pour les bénéficiaires du RSA, les travailleurs handicapés et les seniors. Tous les jeunes ayant un niveau de diplôme infra BAC+2 seront quant à eux aussi considérés comme prioritaires. En revanche, pour les personnes en recherche d’emploi entre 26 et 54 ans, seront ciblées strictement celles qui ont un niveau de diplôme infra BAC.
« Nous serons attentifs en 2024 à ce que l’objectif de 78% des entrées en formation réservées à nos publics prioritaires soit bien respecté  » indique Marika Petit, Cheffe du service « Accès et retour à l’emploi » à la DREETS. « Nous avons également ajouté un objectif de 13% d’entrée en formation fléchées vers les seniors (plus de 55 ans), quelque soit leur niveau de diplôme ».

Privilégier des parcours de formations qualifiantes

Outre les accompagnements à la validation des acquis de l’expérience (VAE), deux catégories de formations sont éligibles au PRIC 2024-2027 :

  • Les formations aux compétences de base, préalables aux parcours qualifiants pour lutter contre l’illettrisme et l’illectronisme mais aussi des formations « français-langue étrangère » et des actions visant à élaborer son projet professionnel, à reprendre confiance en soi…
  • Les formations qui préparent à un métier, certifiantes ou non, en lien avec la liste des métiers concernés par les difficultés de recrutement [1]. Cette liste inclut les métiers liés aux transitions écologiques et numériques dont les formations seront priorisées dans le cadre du PRIC.

Enfin 1% des crédits de l’État seront dédiés au recrutement d’agents chargés de la mise en œuvre du PRIC. De même seront éligibles, dans la limite de 4% du financement de l’État, des actions d’initiatives régionales en faveur de la mobilisation des publics et de la lisibilité de l’offre de formation.

Des aides à la formation avant embauche au bénéfice des entreprises
 

L’Etat met à la disposition de la Région des moyens financiers complémentaires, via France Travail, pour proposer aux employeurs des « Préparations opérationnelles à l’emploi individuelles » (POEI). Entre 2900 et 3000 pourraient être financées en 2024.
Les POEI financées par le PRIC 2024 seront prioritairement destinées à :

  • Des formations courtes, de type habilitations, CACES ... ou d’adaptation d’une compé­tence permettant le complément de qualification pour accéder à l’emploi ;
  • Des formations centrées sur les « soft skills », attendues par les employeurs et indis-pensables pour un maintien en emploi ;
  • Des formations en faveur des métiers en tension ... s’il n’existe pas d’offre de formation immédiatement disponible au Programme régional de formation susceptible de répondre aux besoins des employeurs.

Notes

[1Liste établie par l’observatoire régional emploi-formation à partir de diverses sources : ministère du travail (DARES), France travail…