Transports routiers : optimiser la gestion des RH

Publié le 1er octobre 2015

Confronté à un vieillissement de ses effectifs, la branche « transports routiers » via son Observatoire régional [1] et qualifications dans les transports et la logistique (OPTL) vient de conclure avec la DIRECCTE et l’ »OPCA transports et Services » un accord régional en vue de professionnaliser les pratiques de ses TPE/PME en matière de gestion des ressources humaines. Une attention particulière sera entre autre portée à la formation des collaboratrices des dirigeants de ces entreprises.

Avec 28 000 salariés et près de 1 500 établissements en région Centre-Val de Loire, la branche du Transport routier de marchandises et de personnes recouvre divers champs d’activité. Les transports routiers de marchandises (TRM) totalisent à eux seuls la moitié des effectifs de la branche. Puis, arrivent avec près de 4 000 salariés chacun, les transports routiers de voyageurs (TRV) et les prestataires logistiques. Si l’emploi progresse dans ces deux derniers secteurs amenés encore sans doute à se développer grâce à la loi Macron pour les TRV, en revanche, le secteur des TRM doit affronter notamment la concurrence du cabotage routier de marchandises des transporteurs d’autres pays européens.

94% d’entreprises de moins de 50 salariés

Plus de 9 entreprises sur 10 couvertes par la branche n’ont pas les moyens de disposer d’un DRH ou d’un responsable de formation. Pourtant avec un âge moyen de leur personnel de 44 ans, en constante progression notamment dans les TRV, elles doivent faire face à de nombreux défis en matière de ressources humaines : comment embaucher de bons profils sachant qu’un chef d’entreprise sur quatre déclare rencontrer des difficultés de recrutement [2] ?, comment faciliter l’intégration des jeunes mais aussi le maintien en emploi des seniors ?, Comment transmettre les compétences et fidéliser les collaborateurs clefs ?...

L’accord régional ADEC [3] en cours de signature entre l’OPTL, l’Etat et l’OPCA prévoit précisément, grâce à un appui-conseil (de 1 à 8 jours), d’accompagner une quinzaine d’entreprises volontaires dans l’acquisition des méthodes et des outils nécessaires à l’élaboration d’une véritable gestion prévisionnelle de leurs emplois et de leurs compétences (GPEC). Concrètement, l’OPCA « Transports et Services » propose d’activer, avec le concours de ses conseillers formation et d’un consultant extérieur, son dispositif T-Diag. Celui-ci doit permettre à chaque entreprise de disposer d’un diagnostic mettant en exergue les principaux enjeux RH auxquels elle doit faire face ainsi que d’identifier des actions concrètes à entreprendre pour y répondre. Ensuite, chaque dirigeant est accompagné dans la mise en œuvre d’une ou plusieurs de ces actions.

Le rôle clef joué par la collaboratrice du « patron »

Autre caractéristique de nombreuses entreprises du secteur souvent qualifiées « d’artisanales » : la pression des préoccupations de court terme, dûe souvent au manque de visibilité sur le carnet de commande. Celle-ci empêche de bien formaliser les pratiques RH avec le personnel. La communication entre les salariés et la direction est directe mais demeure orale, informelle. Les collaboratrices du dirigeant, (souvent conjointes ou liées familialement) jouent à cet égard un rôle prédominant. Sans avoir toujours la formation ou la qualification correspondante au poste, elles prennent de fait en charge à la fois la gestion administrative, commerciale ainsi que les relations sociales au sein de leur TPE-PME.

Afin de permettre à ces femmes de monter en compétences et de favoriser leur reconnaissance, un parcours de formation d’au minimum 6 jours leur sera proposé. « Un groupe de collaboratrices appartenant à une quinzaine d’entreprises différentes a d’ores et déjà été constitué » précise Christelle Gasnier, Déléguée régionale à l’OPCA « Transports et Services ». « A leur demande, le premier module qu’elles suivront concernera le développement personnel. En s’appuyant sur la dynamique du groupe, le formateur devra les aider à prendre du recul par rapport à leur pratique professionnelle, et ainsi à accroître leur confiance en elle. Ensuite, elles pourront plus facilement s’approprier les outils et techniques qui leur permettront de gagner en professionnalisme dans leur quotidien ».

Crédit photo il-fede-Fotolia

Notes

[1Observatoire prospectif des métiers

[2étude réalisée en 2014 par l’OPTL auprès d’un échantillon représentatif de 126 établissements du secteur