Traverser la crise avec des formations pendant le chômage partiel
Publié le 11 juin 2021
En 2020, 76 entreprises du Centre-Val de Loire évoluant dans l’ingénierie, le conseil, le numérique et les services financiers ont engagé des formations au profit d’une partie de leurs salariés, pendant leur période d’activité partielle. Sans aucun reste à charge financier dans la quasi-totalité des cas.
Focus sur une entreprise bénéficiaire
- Atimic, entreprise adaptée dont le siège est à Orléans - avec des implantations à Lyon, Bordeaux, Paris - compte 48 collaborateurs. Elle intervient en prestations de services informatiques pour des entreprises du secteur de l’aéronautique et de la banque principalement.
Guillaume Pierre, responsable des ressources humaines : « La crise sanitaire de 2020 nous a conduits à devoir annuler ou reporter certaines missions et à mettre en œuvre l’activité partielle. Pour contrer la baisse de chiffre d’affaires prévisible, nous avons concrétisé de nouvelles pistes d’intervention auxquelles nous avions réfléchi précédemment, notamment avec le test et la recette en informatique. Cela requiert l’acquisition de nouvelles compétences, pour lesquelles nous avons formé 8 collaborateurs pendant 5 jours, en distanciel. Ceux-ci ont pu mettre en œuvre ces acquis dès septembre 2020. Ces activités perdurent en 2021, et nous avons de nouveaux projets de développement sur ce thème sur notre bureau parisien. Nous avons également formé des personnels sur de la bureautique avancée, afin d’élargir leurs domaines d’intervention possibles et renforcer leur employabilité. Sans le FNE-Formation, nous n’aurions pas pu mettre en œuvre ces formations à cette période. »
Pouvoir rebondir efficacement
Bernadette Maillet, chargée de mission mutations économiques à la Dreets (1) Centre-Val de Loire* (ex-Direccte) : « Le FNE-Formation a été l’occasion en 2020, pour un certain nombre d’entreprises et notamment les TPE-PME, d’entrer dans un processus de formation, parfois nouveau pour elles. Le dispositif a aussi permis de maintenir les salariés dans une dynamique d’activité. Avec des formations courtes portant notamment sur les outils métiers pour les sociétés d’ingénierie, les langages informatiques pour les entreprises du numérique, ou encore sur la professionnalisation des métiers des ressources humaines. »
Anaïs Juffroy chargée de mission mutations économiques à la Dreets Centre-Val de Loire : « Cette année, le FNE-Formation vise le financement de parcours de formation structurés, moins ponctuels, concourant à un développement des compétences dans la durée, pour s’adapter à la nouvelle donne économique et aux mutations en cours, faire évoluer les métiers, appréhender de nouveaux marchés. Ce qui implique, pour les entreprises, de prendre du temps, du recul, pour faire un diagnostic et se projeter efficacement. »
Béatrice Abadie, déléguée régionale d’Atlas en Centre Val-de-Loire : « En nous mobilisant fortement avec la Direccte dès le printemps 2020, nous avons pu satisfaire rapidement les besoins des entreprises de nos secteurs, en grande majorité des TPE-PME du numérique, du conseil et de l’ingénierie. Elles ont pu faire suivre à leurs salariés des actions courtes, dispensées en distanciel, un mode d’apprentissage familier pour une bonne partie d’entre elles, ce qui a facilité sa mise en oeuvre. Avec un double bénéfice : entretenir une dynamique collective et approfondir les compétences, en attendant une reprise de l’activité. Les financements du FNE-Formation cette année sont concentrés sur l’acquisition de panels de compétences plus longs, dans le cadre d’une réflexion stratégique plus poussée. Une approche globale qui peut être facilitée par un appui RH, intégralement financé par Atlas et la Direccte pour les TPE-PME (2). »
Un nouveau dispositif exceptionnel en 2021
La nouvelle convention conclue entre l’État et Atlas le 2 avril 2021, pour une enveloppe nationale de 38 millions d’euros, permet de financer des parcours plus longs, avec une dimension stratégique : reconversion interne, formation certifiante, nouvelles compétences (produits, organisation) ou encore transition numérique ou écologique. Avec une prise en charge pouvant aller jusqu’à 100 % du coût des formations (pour les entreprises de moins de 300 salariés), et une cible plus large : les entreprises en difficulté économique pourront en bénéficier, en plus de celles qui recourent à l’activité partielle.
- 379 : nombre de salariés formés
- 17 heures : durée moyenne des formations
- 76 : nombre d’entreprises bénéficiaires (la plupart emploient moins de 50 salariés)
- 283 000 euros : montant total investi dans le dispositif FNE-Formation