Une seconde chance pour se dessiner un avenir
Publié le 9 novembre 2018 | Dernière mise à jour le 13 novembre 2018
« L’E2C propose un suivi individualisé, une pédagogie innovante et les jeunes vont y acquérir des codes qu’ils n’ont pas forcément, pour ensuite réintégrer une formation, un apprentissage et parfois un emploi. C’est également un véritable sas pour une reprise de la confiance en soi », explique Marika Petit, responsable du service « Accès et retour à l’Emploi » à la Direccte.
Plus de 100 000 jeunes sortent du système éducatif chaque année. L’E2C, c’est 124 sites de formation en France et 15 000 jeunes accueillis par an, dont plusieurs centaines en région Centre-Val de Loire, qui souhaite se construire un début de parcours professionnel, après différents échecs scolaires ou professionnels et, parfois, accidents de la vie.
Insertion professionnelle, sociale et citoyenne
Sur un système d’entrées et de sorties permanentes, plus de 200 jeunes sont accueillies à Tours, 105 à Orléans et 75 à Blois. Les critères d’entrée ? « Être sorti du système scolaire depuis un an et être sans diplôme (ou obtenu il y a longtemps et n’ayant pas servi) et demandeur d’emploi. Mais le principal, c’est la motivation affichée par le jeune », estime Bruno Libault, directeur des sites de Tours et Blois.
« Notre vocation, c’est l’insertion professionnelle, sociale et citoyenne", poursuit-il. "L’objectif est de tracer un plan de formation cohérent avec le projet du jeune, qui va ainsi passer 40 % de son temps en entreprise et explorer différents secteurs d’activités. La durée d’un parcours à l’E2C, c’est 38 semaines, ou 6 mois en moyenne. Le taux de sorties positives [2] est de 60 % ; il n’y a que 15 % d’échecs (abandons et rarissimes exclusions). »
Un réseau de 1500 entreprises et une pédagogie innovante
L’une des forces de l’école, c’est son réseau d’entreprises, constitué de 1500 entreprises dans la région, permettant un millier de stages par an : « elles ont un vrai rôle de tuteure, une responsabilité et des objectifs précis ». L’autre force, c’est sa pédagogie individualisée, basée sur l’approche par compétences (APC). Ici, on ne parle pas de « cours », mais « d’ateliers » (culturels, sportifs, citoyens…) ; pas de « notes », mais de « compétences acquises » ; pas de « professeurs », mais de « formateurs ».
Parmi eux, Alfred Elanga, l’un des formateurs référents de l’école de Tours depuis 2010. « Ces jeunes ont besoin d’être rassurés, de reprendre confiance en l’école, en l’entreprise, en eux… Nous proposons un tout cohérent, pour les placer dans une dynamique positive. Cela passe par une remise à niveau, mais aussi un travail sur le savoir-être et le retour de l’estime de soi. »
La confiance en soi, Chérazade Zerouali, 21 ans, semble l’avoir retrouvée au bout de deux mois. Après une sortie de l’école sans diplôme supérieur, et quelques petits jobs saisonniers, elle a trouvé en cette E2C, « une structure qui va me permettre de conforter ou non mon projet de formation dans l’animation, mais aussi un véritable introspection sur mon parcours ».
« Il faut savoir que 80 % des jeunes que nous accueillons ont un niveau de sortie de 3e et ont bien souvent quitté l’école à ce moment-là », rappelle Bruno Libault. A travers le Plan Investissement Compétences (PIC), l’actuel gouvernement fait de la formation une priorité. « D’ici 2022, il y a la volonté d’abonder des dispositifs existants qui fonctionnent, comme l’E2C, qui devraient pouvoir accueillir 2000 parcours supplémentaires à cette échéance », conclut Marika Petit.