6050 places de formation en plus pour les publics non qualifiés

Publié le 25 avril 2018

Le Préfet de région a signé le 17 avril dernier avec le Conseil régional et les partenaires sociaux une convention d’amorçage pour 2018 du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) lancé par le Gouvernement. A la clé une enveloppe de l’État de 26 millions d’euros destinée à financer des formations pour 6050 demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés.

A l’heure où la reprise économique se fait jour, l’heure était à la mobilisation de tous les acteurs de la formation professionnelle le 17 avril dernier à la fac de droit de l’Université d’Orléans. Grâce à l’appui de l’État dans le cadre du PIC, ce seront en effet près de 25 000 actions de formation qui pourront être proposées cette année par le Conseil régional et Pôle emploi aux demandeurs d’emploi. Et, il y a urgence compte tenu du nombre croissant d’employeurs recruteurs indiquant ne pas trouver les qualifications recherchées parmi les nombreuses candidatures reçues.

Des formations en réponse aux besoins des entreprises

Une charte régionale « Ensemble, des compétences pour l’emploi » a été signée ce même jour par l’Etat, la Région, les partenaires sociaux [1] et tous les opérateurs concernés [2]. Objectif : mieux faire se rencontrer les compétences attendues par les entreprises avec celles détenues par les demandeurs d’emploi tout en veillant à élaborer une offre de formation de proximité en phase avec les besoins de chaque territoire.

Remettre en selle les personnes peu ou pas qualifiées

« Les actions de formation financées dans le cadre du PIC visent des publics pas ou peu qualifiés, ayant pas obtenu au plus un diplôme de niveau IV [3] » précise Marika Petit, responsable du service « Accès et Retour à l’Emploi » à la Direccte. « Certaines personnes seront à même de suivre directement une formation pré-qualifiante voire qualifiante. D’autres, plus éloignées de l’emploi, pourront bénéficier dans un premier temps d’actions de remobilisation, d’aide à l’élaboration de projet ou de remise à niveau concernant des savoirs de base ».
L’État attend donc que soient déployés pour les personnes en recherche d’emploi sans qualification des parcours souples, adaptés aux difficultés de chacun avec, en ligne de mire, l’obtention in fine d’une formation qualifiante, répondant aux besoins des entreprises locales. Comme l’a rappelé récemment la ministre du travail, en charge du pilotage du PIC, « le taux de chômage des français sans diplôme est de 18 % contre 5.6% pour les français ayant un diplôme bac + 2 et équivalent. L’acquisition de compétences est donc bien la meilleure protection contre le chômage ».

Favoriser les innovations et les expérimentations

Après cette phase d’amorçage en 2018, le PIC doit donner lieu au niveau régional à une contractualisation pluriannuelle (2019-2022) pour aboutir à un PACTE régional d’investissement dans les compétences associant l’Etat, le Conseil régional et les partenaires sociaux. Au-delà de l’achat de formation, ce PACTE est destiné également à financer des expérimentations sur des innovations pédagogiques afin d’améliorer notamment l’efficacité des parcours de formation.

Le PIC 2008-2022 : Un Plan élevé au rang d’urgence nationale

Le Plan d’Investissement dans les Compétences vise à former au cours du quinquennat un million de jeunes peu qualifiés et un million de demandeurs d’emploi de longue durée faiblement qualifiés et à transformer en profondeur l’offre de formation.
Il s’agit d’intensifier et accélérer l’effort de formation professionnelle des plus vulnérables pour les protéger contre le manque ou l’obsolescence rapide des compétences, dans un contexte de bouleversements incessants du marché du travail (révolution numérique, robotique, écologique…). 14,6 milliards seront mobilisés sur 5 ans pour permettre l’accès à l’emploi de 2 millions de personnes.

• Le PIC prévoit un ensemble de mesures pour favoriser des parcours « sur mesure » de formation vers l’emploi, combinant un diagnostic des compétences numériques, la consolidation des savoirs de base, une orientation ciblée en lien avec l’évolution et les besoins des entreprises et enfin un accompagnement visant systématiquement un emploi à la clé.
• Le PIC encouragera aussi l’émergence d’une offre de formation plus efficace, plus pertinente et plus innovante, notamment par le lancement d’appel à projets d’expérimentations et innovations sur l’ensemble des territoires. Il contribuera encore à la modernisation des organismes de formation, et accélèrera leur transition numérique.
• Le plan d’investissement dans les compétences aura aussi à sa charge le déploiement d’une nouvelle plateforme du Compte personnel de formation (CPF) et proposera à chaque actif un accès réel à ses droits, plus simple et plus transparent.

Notes

[1représentés dans le cadre du Comité Paritaire Interprofessionnel Régional pour l’Emploi et la Formation Professionnelle (COPAREF)

[2Missions locales, Pôle emploi, CHEOPS, Fongecif et APEC

[3sorties des classes de terminale de l’enseignement secondaire (avec ou sans le baccalauréat). Abandons des études supérieures sans diplôme