L’Etat et la Région s’engagent pour expérimenter France Travail en Centre-Val de Loire

Publié le 16 novembre 2023 | Dernière mise à jour le 27 novembre 2023

Le 10 novembre dernier, Olivier DUSSOPT, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion et François BONNEAU, Président du Conseil régional Centre-Val de Loire ont signé à Orléans un protocole régional d’expérimentation de France Travail pour la période 2023-2025. Objectifs : mieux accompagner vers l’emploi les personnes en difficulté d’insertion professionnelle, mieux répondre aux besoins de recrutement des entreprises et améliorer la gouvernance territoriale telle que prévue par le projet de loi pour le plein emploi.
De gauche à droite : Olivier DUSSOPT, ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion et François BONNEAU, Président du Conseil régional Centre-Val de Loire

« Le chômage a beaucoup baissé mais pour atteindre le plein emploi, nous devons aller encore plus loin en allant chercher et en accompagnant toutes les personnes les plus éloignées de l’emploi dans le cadre d’un service public de l’emploi rénové, plus efficace » affirme le ministre Olivier DUSSOPT invité ce 10 novembre matin à découvrir plusieurs associations orléanaises œuvrant pour le repérage et le suivi de jeunes en « rupture » ainsi que la formation de personnes ayant de faibles niveaux de qualification.

Inscription automatique à France Travail

Le projet de loi pour le plein emploi, qui vient d’être définitivement voté par l’Assemblée nationale le 14 novembre dernier, prévoit, conformément à l’ambition du ministre, une inscription généralisée et automatique, au plus tard au 1er janvier 2025, de toutes les personnes sans emploi auprès de l’opérateur France Travail (ex Pôle emploi). Cela concerne notamment les jeunes suivis par les missions locales, les personnes handicapées suivies par Cap emploi ainsi que les bénéficiaires du RSA. Pour ce dernier public, l’agglomération du Montargois et Rives de Loing (Loiret) s’est d’ailleurs portée volontaire et a été retenue, comme 18 autres territoires dans le cadre de la préfiguration nationale de France Travail, pour expérimenter depuis cet été un accompagnement intensif.

Un pilotage incluant les partenaires sociaux

Pour relever le défi du plein emploi en Centre-Val de Loire, la Région et l’Etat ont donc décidé de signer un protocole régional d’expérimentation de France Travail dans le but de mobiliser et de mieux coordonner, au-delà des opérateurs du service public de l’emploi, tous les acteurs intervenant dans l’orientation, l’insertion et la formation professionnelle sans oublier les collectivités locales (Conseils départementaux, EPCI…). Le pilotage de cette expérimentation s’effectuera au sein d’une instance régionale quadripartite, le CREFOP [1], associant l’Etat, la Région et les partenaires sociaux représentant les organisations patronales et syndicales de salariés. « Sans ce quadripartisme, nous ne parviendrons pas à avancer » souligne François BONNEAU, Président du Conseil régional pour qui cette instance a déjà fait ses preuves et permettra de mieux articuler les questions liées à l’emploi/insertion avec celles liées à la formation et à l’orientation professionnelle.
Au regard des spécificités régionales et des attentes identifiées auprès des employeurs et des actifs, Le protocole régional acte les engagements réciproques pris par l’Etat et la Région autour de trois axes principaux :

Axe 1 : intensifier le repérage et l’accès à l’emploi des publics qui en sont éloignés

Le protocole prévoit de définir dans chaque territoire des actions pour « aller-vers » et mieux repérer les publics non connus du service public de l’emploi (SPE). Sur ce sujet, le ministre et le président de Région ont rencontré l’association CANOLYS qui leur a présenté son projet O’DAS [2] co-financé par la DREETS [3]. Le but d’O’DAS est de repérer et d’accompagner 145 jeunes dits « en rupture » sur 2 ans afin de les amener progressivement à se remobiliser et à signer un contrat engagement jeunes (CEJ) avec la mission locale orléanaise.
Parmi les autres engagements, on peut noter :

  • L’intensification du soutien à l’insertion professionnel des personnes en situation de handicap,
  • L’accompagnement, le plus en amont possible des lycéens, étudiants, apprentis en difficulté afin d’éviter leur décrochage,
  • Un suivi spécifique de personnes fragilisées (difficultés sociales, faible maîtrise du français ou des savoirs de base…) pour les aider à entrer dans des structures d’insertion par l’activité économique (IAE),
  • L’expérimentation de l’accompagnement dans l’emploi, une fois le recrutement effectué par l’employeur, des demandeurs d’emploi encore fragilisés par la longue période passée au chômage, dans le but de sécuriser leur intégration durable dans l’entreprise.

Axe 2 : Simplifier le pilotage de la formation, comme atout essentiel pour l’accès et le retour à l’emploi

Pour définir la carte cible des formations tout au long de la vie, un recueil des besoins de formation s’opérera à l’échelle des bassins d’emploi, dans le cadre des "comités de développement de l’emploi" (CODEVE) avec le concours de tous les partenaires concernés. Cet exercice doit permettre la construction de réponses coordonnées et complémentaires entre la formation professionnelle initiale et la formation continue.
Sera aussi expérimenté le pilotage de l’achat par la Région des formations professionnelles collectives pour les personnes en recherche d’emploi, France Travail (ex Pôle emploi) restant positionné pour sa part sur les réponses aux besoins individuels de formation [4].
Enfin, a été rappelée la volonté commune de l’Etat et de la Région de garantir l’accès à une offre de formations de proximité sur les savoirs de base, via notamment les espaces libres savoirs et les centres de ressources illettrisme, et de faciliter l’accès à la validation des acquis de l’expérience (VAE).

Axe 3 : Mieux répondre aux besoins de recrutement des employeurs

L’INFREP a présenté sur cette thématique au ministre et au président de Région dans ses locaux d’Orléans une action de formation sur mesure, co-construite via le dispositif DEFI [5] du Conseil régional, et destinée à former des personnes réfugiés bénéficiant de la protection internationale au métier de préparateur de commande en réponse à des besoins identifiés par le groupement d’employeurs (GE) logistique.
Pour sélectionner les 12 stagiaires entrés dans cette formation en octobre dernier, un test de positionnement linguistique a été effectué par le CRIA [6] et une visite de l’entreprise MSL Circuit a été proposée à 30 candidats. Chaque entreprise du GE Logistique a ensuite librement choisi son candidat et lui a organisé une « période de mise en situation en milieu professionnel » (PMSMP) pour valider ses aptitudes et être en mesure de lui faire une promesse d’embauche après ses 6 mois passés en formation. Tout au long du parcours de formation, les stagiaires ont pu bénéficier d’un accompagnement individualisé permettant la résolution de leurs problèmes au quotidien : rendez-vous médicaux, démarches administratives, solution de mobilité, logement…
Pour mieux répondre aux attentes des employeurs sur ce 3ème axe, l’Etat et la Région se sont engagés à déployer de manière coordonnée l’organisation d’actions et d’évènements locaux (Forums emploi, salons métiers, speed dating…) visant à renforcer l’attractivité des métiers en tension. Il a été décidé enfin de renforcer l’information et l’accompagnement RH en direction des employeurs, en particulier pour les TPE et PME afin de professionnaliser leur gestion des ressources humaines. Il est en effet primordial, pour résoudre les difficultés de recrutement, que les employeurs puissent être en capacité de développer leur marque employeur via un processus de recrutement inclusif et des démarches qualitatives d’accueil et d’intégration de leurs nouveaux salariés.

Notes

[1Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles

[2Orléans Dynamique Accompagnement spécifique

[3Dans le cadre d’un appel à projet « Contrat engagement jeunes – volet jeunes en rupture » pour un montant de 488 000 euros.

[4Aide individuelle à la formation (AIF) ou adaptation aux postes de travail (préparation opérationnelle à l’emploi individuelle -POEI-, action de formation préalable au recrutement -AFRP)

[5Développement de l’emploi par des formations inclusives

[6Centre de ressources sur l’illettrisme et l’analphabétisme