L’Etat soutient la professionnalisation des chantiers d’insertion
Publié le 23 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 2 octobre 2015
Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) accueillent des personnes confrontées à réelles difficultés pour intégrer le marché du travail. Ils leur proposent de reprendre une activité (entretien d’espaces verts, maraîchage, entretien et nettoyage de locaux…) afin de retrouver confiance en elles, de se former et de pouvoir à nouveau postuler à un emploi classique.
Depuis 2014, ces structures ont été impactées par deux réformes. Tout d’abord, celle de leur mode de leur financement : désormais, les salariés en insertion ne signent plus un contrat aidé avec l’ACI mais un contrat de travail ordinaire appelé « contrat à durée déterminée d’insertion ». L’Etat subventionne les ACI non plus via les contrats aidés mais via une « aide au poste » forfaitaire attribuée pour chaque salarié accueilli. Ensuite, celle de la formation professionnelle qui instaure pour tout salarié un « compte personnel de formation » et la nécessité pour l’entreprise d’identifier les besoins de formation de ses salariés et de leur proposer des parcours d’acquisition de compétences.
Adapter la formation à chaque salarié
La branche des ACI et Uniformation souhaitent précisément que les salariés en insertion puissent acquérir au terme de leur passage en ACI un certificat de qualification professionnelle (CQP) de « salarié polyvalent » [1] qui attestent de leur maîtrise de savoirs de base, de savoir être et de savoirs professionnels liés à l’activité réalisée sur le chantier.
« Pour favoriser l’accès à ce CQP, les permanents des ACI doivent être en mesure de proposer une formation adaptée à chaque salarié en insertion en fonction de son projet professionnel » précise Christian Treyssede, délégué général du SyNESI, syndicat employeur des ACI. « Celle-ci passe par des temps de formation en salle, en situation de production, mais aussi pendant la période d’immersion en entreprise. Les encadrants des ACI doivent donc acquérir de nouvelles compétences notamment en ingénierie de formation ».
Une étude sur les pratiques d’accompagnement
L’accord cadre régional « ADEC » conclu entre la DIRECCTE, la branche professionnelle et son OPCA prévoit donc de conduire une étude de terrain d’ici fin 2016 pour dresser un état des lieux des pratiques actuelles d’accompagnement des salariés en insertion et identifier les compétences à développer pour les salariés permanents des ACI. « Nous voulons que ces derniers soient aussi à même d’identifier au sein du tissu économique local les opportunités d’emploi existantes ainsi que les compétences demandées pour ces métiers en tension" poursuit Christian Treyssede. "De même, ils devront être en capacité d’identifier l’offre de certification territoriale adaptée à ce type d’emplois. Notre syndicat national a déjà identifié que les prestations d’un seul ACI peuvent parfois recouvrir tout ou partie d’une quarantaine de métiers susceptibles d’être occupés par les salariés en insertion à leur sortie. A titre d’exemple, une personne employée dans un chantier d’horticulture pourra se voir proposer un poste de magasinier dans une entreprise de logistique. Encore faut-il que l’on ait bien identifié et travaillé en ACI les compétences susceptibles d’être transférables dans la branche logistique ».
Cette démarche de professionnalisation de la soixantaine de salariés permanents des ACI de la région sera menée sur plusieurs années. Mais d’ores et déjà, à partir de la restitution de l’étude qui sera faite en 2016 aux 25 ACI, il est prévu d’élaborer un plan de formation et de certification qui sera proposé à tous les encadrants [2] et salariés concernés.
Notes
[1] CQP « Salarié Polyvalent » : http://www.chantierecole.org/Le-seminaire-CQP-salaries.html