Près de 4000 jeunes « remis en selle » grâce à l’Union Européenne

Publié le 2 octobre 2015

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En octobre 2014, la DIRECCTE a lancé un appel à projet au titre de l’Initiative européenne pour la jeunesse (IEJ) dans le but d’accompagner vers l’emploi des jeunes NEET [1], sans emploi et ne suivant ni études, ni formation. Une quinzaine d’opérateurs locaux (missions locales, chambres consulaires…) ont répondu à cet appel et devraient ainsi pouvoir offrir à près de 4000 jeunes d’ici juin 2017 un parcours d’insertion professionnelle et sociale sur mesure.

« 10,4 millions d’euros de crédits communautaires étaient mobilisables dans le cadre de cet appel à projet, mais au final, au regard des candidatures reçues, seuls 4 millions d’euros devraient être utilisés » observe Philippe Raux, chef du service Fonds social européen (FSE) à la DIRECCTE Centre- Val de Loire. « Le solde, près de 6 millions d’euros, pourra être mutualisé au profit d’autres régions qui, comme la nôtre, avec plus de 25% des jeunes au chômage, sont éligibles à l’IEJ ».

Comment expliquer ce faible nombre de réponses ? Il faut rappeler que les candidats à cet appel d’offre qui arrive à échéance au 30 septembre devaient se conformer à un cahier des charges très strict. Ils devaient s’engager sur un nombre prévisionnel de jeunes NEET à accompagner de manière renforcée en vue de leur insertion professionnelle en leur proposant des actions collectives et individuelles (construction du projet professionnel, découverte de métiers, immersion en entreprises…). Cela nécessite la création de postes de référents dédiés au suivi personnalisé du parcours de chaque jeune (en moyenne un référent à temps plein pour 50 jeunes).

Et puis surtout, une solution positive doit être proposée rapidement aux jeunes concernés. Cela peut être au choix : un stage, un emploi, une entrée en formation ou en apprentissage. Le délai préconisé pour l’accompagnement réalisé par les missions locales entre l’entrée du jeune dans le dispositif et l’identification d’une solution est fixé à 4 mois. C’est court mais cela correspond à l’esprit de ce programme qui entend privilégier toutes les formes d’immersion en milieu professionnel, y compris de courte durée, afin que les jeunes puissent au plus tôt se confronter avec la vie en entreprise et être en mesure d’affiner leur projet professionnel ainsi que d’acquérir un socle de compétences transférables.

Des jeunes difficiles à identifier

Est considéré comme NEET un jeune sans emploi, ne suivant pas de formation et n’étant pas inscrit dans un établissement secondaire ou universitaire. Il n’est donc pas toujours facile de repérer ces jeunes en « décrochage » qui souvent n’ont même jamais franchi la porte de Pôle emploi ou de leur mission locale.

« La plupart des dossiers reçus ne proposent pas d’actions spécifiques sur le repérage » constate d’ailleurs Marika Petit, responsable du service « Accès et retour à l’emploi » à la DIRECCTE. « Beaucoup de porteurs de projet ayant candidaté (chambres des métiers, Boutiques de gestion, …) attendent donc des prescripteurs institutionnels eux-mêmes (Pôle emploi, missions locales, Cap emploi) qu’ils leur envoient des jeunes correspondant à la cible de l’IEJ ».

Un projet mentionne toutefois un partenariat avec un CCAS qui prévoit de mobiliser une éducatrice de rue pour le repérage de jeunes issus d’un quartier prioritaire de la ville. De même le dossier le plus ambitieux en terme budgétaire (1,6M d’euros) prévoit de procéder au repérage de 800 jeunes NEET via notamment le renforcement des moyens humains dédiés aux plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD). Les assistants PSAD recrutés dans le cadre du projet seront chargés d’identifier les jeunes à contacter à partir des listes fournies par une base de données interministérielle ainsi que sur la base des signalements de jeunes réalisés par les acteurs de terrain : chefs d’établissement, conseillers d’orientation, conseillers missions locales…

Co-pilotage du dispositif par l’État et la Région

En France, la mise en œuvre du programme relatif à l’IEJ est partagée entre l’État et les Régions. Dans ce cadre, l’État prend en charge les actions d’accompagnement des jeunes tandis et les Conseils régionaux les actions de formation. En région Centre-Val de Loire, 4 types de formation sont concernées : élaboration d’un projet professionnel, découverte d’un métier, préparation aux métiers et préparation aux concours sanitaires et sociaux.

Afin de garantir la complémentarité des interventions conduites auprès des jeunes respectivement par l’État (DIRECCTE) et le Conseil régional, un Plan d’action régional conjoint a été élaboré. Sa montée en charge fera l’objet d’un suivi régulier et des actions communes d’évaluation du dispositif sont d’ores et déjà mises en œuvre.

Notes

[1Not in Education, Employment or Training

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